En 2012, la société des “Rhums Saint-Maurice”, résolument tournée vers l’avenir, débute une phase de modernisation de l’outil de production, dans le but notamment, de pérenniser l’une des traditions ancestrales guyanaises. Elle est aujourd’hui la seule entreprise locale productrice de rhums.

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Rappel des étapes-clés de la société

La distillerie Saint-Maurice est la seule encore en activité en Guyane. Dans la première moitié du 20e siècle, Georges Prévot (père d’Ernest Prévot) avait créé une sucrerie et une rhumerie à Remire-Montjoly, la rhumerie du Rorota. Ses descendants ont repris l’activité depuis la fin des années 60 et ont créé une distillerie, avec des équipements d’occasion en provenance des Antilles. Ils élaborent des rhums agricoles référencés sous trois marques, “la Belle Cabresse”, “le Cœur de chauffe” et “la Cayennaise”. En 1986, Ernest Prévot (cousin de Jean-Pierre Prévot) rachète les parts sociales de Joël Amirault. Quelques années plus tard, il rachète également les parts sociales de Jean-Pierre Prévot et devient président de la Société des “Rhums Saint-Maurice”. En 1990, la société les “Rhums Saint-Maurice” est l’unique distillerie en Guyane qui se bat pour que survive le rhum guyanais et qu’il soit reconnu sur les marchés extérieurs.

Carte d’identité de l’entreprise

À Saint-Laurent du Maroni, sur la piste forestière de Paul Isnard, à 2 km de la distillerie, se trouvent les 100 hectares de champs de cannes à sucre des Rhums Saint-Maurice. C’est ici, sur la bande littorale, entre Iracoubo et Saint-Laurent du Maroni, que l’on trouve les meilleures terres agricoles de Guyane. La récolte de la canne s’effectue encore de façon manuelle. Les cannes récoltées sur ces terres permettent d’obtenir un rhum à l’arôme fruité et savoureux.

La SAS des Rhums Saint-Maurice est une PMI qui fonctionne de façon saisonnière et compte en moyenne 12 salariés. Son  principal atout  est la maîtrise du cycle de production de ses produits :

– Production de la matière première (la SCA PREVOT, entreprise agricole, produit de la canne à sucre) ;

– Réception de la matière première : la canne à sucre ;

– Transformation de cette matière première : fabrication du rhum ;

– Commercialisation et distribution du produit fini.

 

 

Pouvez-vous nous parler du projet de modernisation de l’outil de production de votre société ?

Ernest Prévot : La modernisation de l’entreprise est un projet de développement dont l’origine remonte à une dizaine d’années déjà. C’est un événement qui s’inscrit pleinement dans la culture de l’entreprise, où la notion de qualité est omniprésente, comme dans toute entreprise. L’amélioration de notre outil de production va nous permettre d’accroître la productivité ainsi que la qualité des Rhums Saint-Maurice, afin de maintenir notre position de leader sur le marché local.

Cette modernisation est importante, car elle touche la pièce maîtresse de l’entreprise : la mise en place d’une nouvelle unité de broyage, pour remplacer celle déjà existante et devenue obsolète.

Une station d’épuration a également été mise en place pour le traitement des vinasses (résidus de la distillation), afin de respecter les normes environnementales et sécuritaires applicables à notre métier.

La réhabilitation comprend également la création d’un chai de vieillissement, pour le développement et la valorisation du “rhum vieux”.

Que représente ce projet, aujourd’hui devenu réalité, en termes de financement ?

L’investissement réalisé pour la réhabilitation de l’usine s’élève à 8 millions d’euros. Pour cela, l’entreprise a bénéficié de subventions (FEDER, CNES et Région Guyane), de  prêts  bancaires à hauteur de 25% et d’un financement sur fonds propres, soit 25%.

À l’issue de cet investissement, la capacité de  production de 3 000 HAP (hectolitres d’alcool pur) actuellement, pourrait être doublée en fonction de la demande du marché, ce qui permettrait à l’entreprise de répondre aux nombreuses sollicitations d’export de nos produits.