Érik PÉDURAND

Ce qu’Érik Pédurand donne, on n’a pas envie qu’il nous le reprenne. Une vague aigre douce de créolité revisitée, désabusée comme la génération qui vient, affirmée comme celle qui émerge…

Érik a pris de son Paris chéri et des grandes capitales internationales le goût pour une créativité exigeante, nourrie au fracas des cultures que seules les mégalopoles mondiales peuvent produire. Il a pris de ses origines antillaises une authenticité rare, une justesse identitaire, une pertinence affinitaire qui ont fait de lui, dès son émergence en 2008, un des piliers de ce que l’on appelle pompeusement “la nouvelle scène créole”. À côté des Fred Deshayes, E.zy Kennenga, Stevy Mahy ou Victor O, il pratique la grande voltige musicale de tout ce que l’on croyait acquis de ce côté de l’océan musical.

Érik se distingue par son goût pour l’expérimentation. De son premier album, “Chayé Kow”, on retiendra l’expérience du passage. Une progression d’un bord à l’autre de l’océan. L’émotion des premières découvertes, la souffrance du départ, des séparations, des promesses non tenues, des regrets familiaux, amoureux, amicaux ou foncièrement personnels.

 Capture d’écran 2014-06-20 à 18.52.36

Capture d’écran 2014-06-20 à 18.52.42Puis vient “École Créole” en 2013. Ici réside la maturité, par l’acceptation et l’affirmation. Il gagne un nom de famille et des lettres de noblesse. Il assume une identité créole plus éloignée de sa base, plus large, plus embrassante, aux sonorités plus pointues.

Avec “Elle donne”, le premier clip de cet album écrit et tourné comme une expérience cathartique, Érik repousse les limites du beau au sens philosophique. Sur les bancs de l’école créole, l’élève Érik ne dépasse pas les maîtres. Il réinvente la matière.