Après 25 ans dans la Grande Distribution, dans le groupe Mars, Pascal Marchais a décidé de sauter le pas. Avec sa femme, il fonde un magasin de bricolage spécialisé dans le nautisme. Ce n’est point un hasard pour ce sportif passionné, qui a participé plusieurs fois à des championnats nationaux et internationaux de catamaran. Aujourd’hui, sous l’enseigne Uship, il gère deux magasins. Il nous parle des difficultés du commerce au niveau local, des grands enjeux du nautisme et des opportunités pour le territoire.

Quelle est la spécialité de votre enseigne ?  Pascal Marchais : Nous sommes spécialistes de tout ce qui va sur les bateaux à voile et à moteur, à travers 15 000 références disponibles dans nos magasins de Jarry et de la Marina, ou en commande. Nous faisons partie, depuis 2007, du réseau Uship, qui possède 100 magasins à travers toute la France et dans les pays limitrophes. Nous sommes distributeur pour les marques suivantes : •  Hobie Cat : kayaks à pagaie, kayaks mirage, stand up, catamarans de sport et dériveurs. •  Bic sport : planche à voile, stand up, dériveur. •  Dag : kayak. Les clients peuvent aussi trouver des annexes, semi-rigide Highfield et Caribe, des  bouées tractées, des GPS, des VHF, des réfrigérateurs, jusqu’aux charnières et vis. On peut résumer nos points de vente comme des magasins de bricolage spécialisés dans le nautisme. À quels challenges avez-vous été confrontés ? Le plus gros challenge a été de résister aux conflits sociaux qui ont débuté 10 jours après notre ouverture, en 2009. C’est grâce à notre historique dans le milieu nautique, à l’aide de nos fournisseurs en métropole et de nos prestataires de services locaux, transitaire et informaticien, que nous avons pu résister à cette tempête et garder le cap pour nous en sortir. Notre structure compte maintenant deux magasins, avec cinq salariés vendeurs-conseil sur les surfaces de ventes, et deux administratifs. Le marché actuel connaît des tensions très fortes, les loisirs font souvent partie des premières coupes budgétaires pour les ménages. Avec des produits dédiés aux sports nautiques, ça devient quand même très compliqué d’avoir une vision claire de l’avenir. On a vu des baisses très fortes dans les achats de catamarans de sport, de dériveurs ou encore de planches à voile par les particuliers. Seul le marché du stand up est en légère croissance, sur les produits “premiers prix”. Les clubs, qui avaient du matériel vieillissant, semblent vouloir remettre leur flotte de bateaux à niveau. Quelle vision sur le long terme avez-vous pour votre secteur ?  À travers tous ses métiers, le nautisme peut être un gros pourvoyeur d’emplois au plan local. C’est aussi un outil de préservation du patrimoine, à travers la dynamisation de la voile traditionnelle, par exemple. C’est aussi un outil touristique et de gestion mesurée du littoral. Nous avons aussi et surtout un espace naturel exceptionnel, qui nous engage dans son exploitation raisonnée et sa préservation. La Région Guadeloupe, ainsi que le Département, sont engagés sur la voie du développement du secteur. La Route du Rhum 2014 est un exemple concret de volontarisme. Mais les efforts collectifs à réaliser restent nombreux. La formation aux métiers du nautisme est un défi à relever au niveau local, afin de permettre le “sourcing” de compétences à proximité. La conservation d’espaces dédiés à ces activités est, à mon sens, un défi majeur. Les clubs ont besoin d’espaces aménagés et larges pour pouvoir exister. Il faut absolument prioriser, à travers toutes les différentes opportunités d’exploitation, car notre littoral n’est pas extensible ! USHIPMAGASINS USHIP La Jaille Route du Camp Dugommier – 97122 Baie Mahault  05 90 26 20 20  Ouvert du lundi au samedi 9h / 18h Marina Bas du Fort Zone Technique – 97110 Pointe à Pitre  05 90 20 60 20  Ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et 14h à 17h et le samedi de 8h30 à 13H