Durant 40 ans, nos modèles d’entreprise d’après-guerre ont très peu évolués.
Ces temps sont révolus. Le changement fait désormais partie de l’environnement quotidien des entreprises.

 

Course à la productivité, à l’efficience, à la compétitivité et maintenant nouveau mot d’ordre : Innovation tout azimut. Tous ces éléments induisent du changement dans les organisations de toute taille. Ces défis inhérents à la mondialisation sont autant de challenges opaques et obtus, tels des jeux de force asiatiques, jetés à la face de nos dirigeants d’entreprise.

Car le changement fait peur. Le changement nous éloigne de nos bases. Le changement nous oblige à douter, à nous remettre en cause, à nous réinventer et donc à savoir déjà nous définir nous-même. Nos politiques exhortent la petite TPE lorrinoise à batailler dans le grand échiquier mondial avec l’échoppe asiatique. Cela n’a de sens que si l’espoir d’une victoire est tangible.

Les conseillers avisent les entreprises pour que de grands projets de transformation soient lancés. Cela n’a d’intérêt que si le retour est perceptible. Et tous les “sachants” nous poussent au changement. Cela ne s’accepte et ne va de soi que si ce changement est bien compris, amené et mené.

Passeports vers le futur

Il y a les “startups” qui ont l’innovation dans leur ADN et qui maîtrisent ces aspects de manière naturelle. Il y a les leaders éclairés et visionnaires qui ont l’intuition des coups à jouer. Il y a aussi le reste de l’humanité des entrepreneurs, qui peut trouver un salut dans la réactivité à suivre, l’écoute, la méthode et le processus.

Et tous ces éléments sont portés dans l’entreprise par des sponsors du changement. Des personnalités capables de comprendre les enjeux métiers, de décoder les opportunités de la technologie et de faire le pont entre les deux. Ces architectes du changement sont les véritables artisans de la révolution numérique en cours. Ces profils rares, déviants, bizarres, vont oser apprendre à un chef d’une entreprise de 60 ans à faire son métier d’une manière complètement différente. Ils auront le bagout de menacer et remettre en cause ce qui génère le revenu d’aujourd’hui. Ils auront la lourde tâche de se faire accepter comme élément constitutif d’un ensemble qu’ils souhaitent à tout prix bouleverser. On a du mal à former ces profils et surtout à les recruter. Ils viennent autant du métier que de la technologie, ils n’interviennent pas forcément dans leur secteur d’origine. Ils n’attendent pas l’expérience, mais savent s’en servir à très bon escient. Ils associent une force méthodologique et d’organisation, à un leadership discret et élégant, au service des fonctions de l’entreprise.

On les reconnaît quand on les voit. Sachons donc ouvrir les yeux pour intégrer ces architectes du changement. Le futur de nos organisations en dépend.