“ L’intérêt principal est de pouvoir déceler de futurs collaborateurs compétents”
La CCI Guyane fait de l’apprentissage une mesure phare pour l’insertion professionnelle des jeunes. L’éclairage de Patrick Clop, le Directeur de GIMAG.
Patrick Clop : L’apprentissage permet l’acquisition de savoir-faire indispensables à l’insertion de l’apprenti dans l’entreprise. La mise en situation progressive permet la maîtrise d’un métier, de former le futur salarié, de lui donner des réflexes, de lui apprendre la culture de l’entreprise, son histoire. Et lorsqu’il y a une alternance avec des cours théoriques, le développement personnel de l’apprenti est amplifié. Cela suppose aussi une interaction entre les entreprises et la CCI Guyane, pour bien cibler les besoins, ce qui est le cas actuellement, l’offre de formation étant proposée bien en amont et après concertation entre les parties. Cela permet de proposer des apprentissages proches des
besoins de l’entreprise.
Concrètement, quel est l’intérêt, pour l’entreprise GIMAG, d’accueillir en son sein des alternants ?
Pour GIMAG, l’intérêt principal est de pouvoir déceler de futurs collaborateurs compétents dans le cadre d’une formule relativement souple. Cela permet de tester la capacité à devenir progressivement autonome de l’apprenti, à maîtriser ses acquis, mais aussi à partager ses connaissances avec ses collègues de travail.
On constate souvent la prise d’assurance de l’apprenti au fur et à mesure de son évolution dans l’entreprise, ainsi que le respect qu’il peut recevoir de son entourage lorsqu’il est parfaitement impliqué.
On parle beaucoup du développement qualitatif et quantitatif de la formation en alternance. Que reste-t-il à faire, selon vous, pour améliorer la formation des apprentis ?
L’apprentissage est un tout. Au-delà de la formation “métier”, il faut acquérir l’esprit de l’entreprise. Celui de l’entreprise d’accueil bien évidemment. Cela passe par la formation des tuteurs. Sans bons tuteurs, l’apprentissage n’est plus qu’une expérience comme une autre et perd de son intérêt. Il y a, je crois, un effort à faire dans ce sens. L’autre pendant de l’apprentissage passe par le projet professionnel.
L’apprenti doit avoir un réel projet professionnel s’il veut réussir. Il doit avoir fait un choix précis de son métier, en
cohérence avec ses aspirations. Cela, nous devons le
déceler aussi en amont, si l’on veut éviter que l’apprentissage soit une “voie de garage”.
C’est un objectif qui incombe à l’organisme de formation, mais aussi à l’employeur, qui doit rester vigilant sur l’évolution de son apprenti… On aura ainsi un développement qualitatif de l’apprentissage.
Le développement quantitatif, j’entends par là l’accumulation des connaissances en lien direct avec le métier, en
découlera plus naturellement, avec l’envie d’apprendre et l’épanouissement progressif de l’apprenti…
Qu’avez-vous envie de dire aux chefs d’entreprise pour les inciter à accueillir davantage d’apprentis ?
Je leur dirai que l’apprentissage est une chance pour l’entreprise encore plus que pour l’apprenti ! En effet, le chef d’entreprise, qui parfois ne trouve pas de réponse dans une embauche directe, procède ainsi (au risque de choquer, peut-être) à un véritable investissement humain qu’il maîtrise totalement. Tel un club sportif qui met en place une pépinière pour assurer l’avenir de son équipe première, l’entreprise dispose ainsi d’éléments qui se forment au contact des anciens et assure son avenir avec plus de force et de sérénité.
Et j’ajouterai, plus globalement, que toute la Guyane a besoin que sa jeunesse soit formée !
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