« En devenir ». Deux mots qui suffiraient pour qualifier le développement territorial de la Guyane ; c’est, en tout cas, l’avis de Laure Calvez, de l’agence CARA Promotion, selon qui le développement territorial, avec les outils adaptés, les moyens et l’énergie suffisants, n’est qu’un processus en marche.

Quels sont, selon vous, les points forts du territoire guyanais ?

Laure Calvez : Notre département regorge de qualités, qui doivent être mises en perspective avec une nouvelle vision du développement aussi bien rural qu’urbain.

La biodiversité de notre territoire est, à mon sens, une véritable richesse et non une contrainte, comme celle-ci est parfois traduite dans certains projets urbanistiques et immobiliers. De la même manière, l’accroissement de la population est un point dynamisant considérable pour notre économie, qui nous amène à penser que tout est encore à faire.

J’ajouterais que les compétences humaines nécessaires localement se sont considérablement renforcées ces dernières années.

Nos collectivités territoriales et l’ensemble des acteurs de l’aménagement, du développement du territoire et de l’immobilier gagnent en compétence et s’orientent davantage vers une réflexion globale à plus long terme.

Quel est le rôle des promoteurs immobiliers dans l’aménagement du territoire ?

Nous faisons un métier passionnant, qui se confond sans cesse dans une mixité de situations, de métiers et de paysages.

Je ne pense pas que cela s’arrête aux portes d’une résidence. Nous nous devons de nous « brancher » sur l’existant :
un réseau viaire et routier, un paysage naturel et urbain, un aménagement économique, des ressources locales…

Nous pouvons, à notre échelle, être force de proposition. Et, comme évoqué précédemment, les instances guyanaises, acteurs du développement de notre département, sont de plus en plus nombreuses.

Quelles sont les perspectives d’évolution de la Guyane dans les années à venir, en termes de constructions durables ?

Je suis personnellement convaincue de la richesse de l’existant et de son adaptation essentielle au « nouveau » : s’appuyer sur ce qui existe et qui fonctionne pour l’étendre aux besoins actuels.

Une attention toute particulière doit, à mon sens, être apportée au devenir du réseau routier, qui amoindrit considérablement l’efficacité de l’aménagement durable de nos bassins de vies principaux.

La préservation, la valorisation et le compromis entre riches-ses naturelles et développement économique, sont des mots qui, à mon sens, sont à inscrire dans nos discours à tous.

Certaines de nos pratiques, dans l’urbanisme de nos villes et la construction de nos projets immobiliers, sont à améliorer ou à transformer.

Comment évolue la demande de vos clients et comment vous y adaptez-vous?

II est clair qu’au-delà des incitations financières existantes en termes de performance énergétique, nous remarquons un
intérêt grandissant de nos clients pour la qualité écologique et environnementale des logements acquis.

En effet, le confort et l’économie d’énergie étant les premiers arguments rapportés, nos clients se montrent de plus en plus soucieux de l’impact environnemental de leur acquisition.

L’appropriation de son logement est une demande récurrente, qui se traduit par une recherche dans la personnalisation du bien acquis. Au sein de notre agence, nous sommes tous convaincus que cela fait partie intégrante du processus d’habitat durable.