L’implantation forte du Groupe en Guyane a été réalisée en juillet 2005 par le rachat des sociétés Dog’s Security, Outre Mer, Body Guard’s Security, Transalarmes Réalisations et SPPSG, ainsi que par la création de la société Guyane Sûreté.

Entretien avec Patrick Houessou, Directeur Régional Groupe Pierre Marie Joseph, Directeur Général Groupe Dog’s Security.

Présentez-nous brièvement votre société.

Patrick Houessou : Nous représentons le Groupe GPMJ dont le coeur métier est la sécurité et la sûreté maritime et aéroportuaire. Nous comptons sept sociétés en Guyane et employons plus de 100 salariés. Les plus connues sont DOG’S SECURITY ; BODY GUARD’S ; et TRANS ALARMES REALISATIONS.

Nous offrons à nos clients une prestation de qualité notamment par la rapidité du traitement des informations à partir de notre Pc de Télésurveillance implanté en Guyane, l’efficacité et la promptitude de nos interventions sur alarme et enfin par les solutions techniques que nous proposons en matière de vidéosurveillance et de visualisation immédiate des installations. Nous abritons également un organisme de formation.

A ce titre, nous sommes un des acteurs privés les plus importants et le plus ancien en Guyane qui apportons notre contribution à la sécurisation des biens et des personnes.

Comme acteur de la sécurité en Guyane, quel regard portez- vous sur la question ? On présente la Guyane comme un territoire où la criminalité explose. Est-ce une réalité ?

La Guyane est un territoire magnifique où il fait encore bon vivre et qui possède un réel potentiel de développement économique et touristique. Malheureusement c’est aussi un département français qui figure au hit-parade pour ce qui concerne le taux d’homicides volontaires, les vols à main armée, les atteintes volontaires à l’intégrité des personnes et les atteintes aux biens. Au-delà des chiffres, il existe bel et bien au sein de la population un réel sentiment d’insécurité. La lutte contre l’insécurité a un coût. Les prix sont encore trop souvent tirés vers le bas ce qui encourage le travail dissimulé et le manque de professionnalisme, meilleur gage pour les délinquants et travailleurs non déclarés. C’est hélas une réalité et il nous appartient ainsi qu’aux politiques de trouver les voies et moyens pour endiguer ce phénomène.

Selon vous, à quoi peut-on attribuer cette montée en puissance difficilement jugulée de la criminalité ? Quels en sont les facteurs ? 

On peut l’attribuer cela tout d’abord, à des facteurs exo-gènes. Nous sommes en Amérique du Sud avec des frontières perméables qui nous lient à des voisins dont nombreux ressortissants sont au plus bas de l’échelle sociale, pour qui la violence est un mode d’expression et pour qui la vie n’a pas de prix. Pour citer quelques facteurs internes, j’oserai dire que nous sommes un îlot de prospérité porte d’entrée sur l’Europe, îlot de prospérité en matière de politique sociale, d’accès aux soins, d’accès à l’enseignement et enfin îlot de prospérité par rapport aux états proches qui n’offrent pas de tels avantages. Cette attractivité fait office d’aimant. Elle favorise l’immigration, l’implantation de bidonvilles, de squats lieux de tous les trafics, de prostitution et de commerce de drogues, de Crack (25 fois moins cher qu’en métropole).

Au-delà de la criminalité « classique » (drogue, vol avec violence, trafic d’armes, etc.), le fléau de la Guyane, c’est l’orpaillage clandestin. Que pouvez-vous nous dire sur le sujet ?

L’orpaillage clandestin est à la fois un désastre écologique et un facteur endogène d’insécurité. L’or suscite toutes les convoitises et la quête de ce trésor génère un lot de maux extrêmement difficile à éradiquer. Pour parler du domaine que je connais le mieux, celui de la sécurité, il est indéniable que l’orpaillage illégal génère une immigration en nombre et clandestine dont la précarité est le mode de vie et la criminalité ou la violence le quotidien.

Le respect nécessaire de l’état de droit qui limite l’emploi de la force sur notre territoire et l’impossibilité d’engager massivement des forces armées et de sécurité sur la durée, notamment en raison des restrictions actuelles de budget et d’effectif sur un territoire qui plus est immense, sont des freins à une lutte efficace contre ce fléau.

Comment répondre à cette délinquance ? Quels outils et quelles actions proposez-vous à votre échelle ? Quels sont vos atouts ?

En agissant obligatoirement sur trois axes majeurs : Celui de l’économie car il est primordial de créer de la richesse, développer des filières porteuses et donc de l’emploi pour offrir aux jeunes de réelles perspectives d’avenir ; mais qui dit économie dit également intensification de la lutte contre l’économie informelle qui tend à s’étendre considérablement. Ensuite, il me semble important d’agir sur l’institutionnel en donnant à la justice et aux forces de l’ordre des orientations claires ainsi que les moyens de répondre efficacement aux situations sud-américaines que nous vivons.

Egalement agir sur le moral de la population qui enregistre une vraie perte de valeur et une perte de confiance. Le sentiment d’injustice et d’insécurité en sont l’illustration. Enfin, il conviendrait peut-être d’adapter nos normes et règlements à la spécificité du territoire en tenant compte du retard enregistré ainsi que de l’étendue géographique de la Guyane dont les voies de communication ne sont pas représentatives d’un grand pays comme la France.

Les outils que nous proposons sont essentiellement techniques. Nous sommes une équipe de professionnels, parfaitement formés et compétents en matière de sécurité.

Nous nous remettons en question en nous formant aux dernières préconisations telles que, à titre d’exemple, la lutte contre la délinquance en milieu scolaire. Notre background, la qualité de notre recrutement, les conseils que nous donnons, la capacité d’écoute qui nous anime notamment chez des personnes victimes de l’insécurité, la justesse de nos solutions, sont nos principaux atouts.

Votre métier est exigeant. L’éthique professionnelle du groupe GPMJ repose sur trois valeurs fortes partagées quotidiennement par tous ses collaborateurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il s’agit même de quatre valeurs : Respect ; Professionnalisme ; Expertise ; Réactivité. En effet, dans le contexte décrit ci-dessus, il est indispensable d’être respectueux des autres et de soi-même. Cette valeur est inculquée à chacun de nos collaborateurs et nous veillons à travers notre contrôle qualité à ce qu’elle soit entretenue.

De même nous proposons à nos équipes des actions de formation visant à les qualifier sur les produits que nous commercialisons. Nous leur proposons des stages de remise à niveau. C’est un investissement coûteux pour l’entreprise dont le gage est l’expertise et le professionnalisme qui s’expriment à travers la satisfaction du client. Enfin, nous nous employons à être extrêmement réactifs. C’est à force d’amélioration de nos procédures d’intervention que nous arrivons à réduire le temps d’action des malfaiteurs et ainsi éviter le pire.

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