C’est l’homme de l’ombre de cette Route du Rhum. Mathieu Sarrot, de la société Penduick, est responsable de l’organisation de l’évènement. 

Par Alice Colmerauer

Depuis un an, il vient chaque mois en Guadeloupe afin de faire le point avec tous les acteurs impliqués dans la Route du Rhum. Directeur des évènements Offshore chez OC Sport Penduick, Mathieu Sarrot est un féru de Route du Rhum. « En 1978, lors de la création de la course par Michel Etevenon, j’avais 6 ans, et j’étais déjà sur les pontons à regarder partir les bateaux », se souvient-il.

L’édition de tous les records

La précédente édition était celle de tous les records. Record de vitesse avec Loick Peyron qui a traversé en sept jours et quinze heures, supplantant le précédent record établi en 2006 par Lionel Lemanchois (sept jours et dix-sept heures). Record de lenteur, avec Vincent Lantin, qui a mis plus de trente jours à boucler sa course. Le navigateur François Gabard a aussi battu le temps record dans sa catégorie IMOCA. 

Cette année, à l’occasion de ses quarante ans, la « reine des transat », va encore repousser les limites. Le quota de cent bateaux inscrits a déjà été largement dépassé et ce seront cent vingt-trois bateaux qui se présenteront sur la ligne de départ à Saint-Malo. En Guadeloupe, l’arrivée de chacun des coureurs sera célébrée dans un lieu emblématique. « Une fois la ligne d’arrivée franchie, les bateaux iront s’amarrer au Mémorial ACTe, où un ponton d’accueil va être spécialement construit pour l’occasion. C’est là que sera célébrée, pendant quelques heures, la victoire de chacun des marins », annonce Mr Sarrot. 

Enfin ce ne seront pas trois mais quatre villages qui seront en ébullition dès la mi-novembre. Sur le nouveau village du Mémorial ACTe se dresseront plus de cent cinquante chapiteaux. La Marina Bas-du-Fort, quant à elle, accueillera le village de l’économie bleue, où auront lieu des rencontres avec tous les acteurs maritimes de l’île et des visites pour les enfants, les collégiens et les lycéens. « Le village de la Place de la Victoire sera maintenu car historiquement c’est là  que l’arrivée a été déplacée, en 2002. Il y aura aussi un village à Basse-Terre car il ne faut pas oublier nos amis Basse-Terriens, qui regardent la course là où elle ne s’arrête pas ! », souligne l’organisateur.

Enfin, les spectateurs pourront exceptionnellement admirer toute la flotte en navigation de jour. « Les samedis 17 et 24 novembre, nous ferons naviguer l’intégralité des bateaux, toutes classes confondues, au sein de l’archipel. » Souvenirs garantis !

La longue course

Le parcours quant à lui reste inchangé. « Les navigateurs partent de Saint-Malo, ils vont parer une bouée au Cap Fréel puis après la traversée, ils vont virer la bouée de Basse-Terre. Cette marque est symbolique car il faut de la patience pour atteindre cette bouée maudite après un long parcours sans vent… Après ils arrivent face à la Pointe de la Verdure et la ligne d’arrivée est juste derrière. » Ainsi les années passent mais l’ADN de la course reste intact.

Quid des retombées de cet évènement ? « D’après la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, en 2014, il y avait 200 000 Guadeloupéens présents, soit 50% de la population qui était venue sur les villages. Aujourd’hui, l’objectif est d’avoir encore plus de monde ! Je capitalise énormément sur les enfants parce que c’est notre public de demain. Il y aura aussi des retombées économiques, avec plus de 25% de fréquentation touristique les années qui suivent un Rhum. Le but du jeu est que cela dure trois années de suite jusqu’à la prochaine édition. »

Afin de faire perdurer le Rhum, la Région Guadeloupe a signé une convention avec la société OC Sport Penduick. Ainsi jusqu’en 2026, la Région restera le partenaire majeur exclusif de cette course. « On a un engagement qui nous sécurise. L’idée c’est d’avoir un vrai fil conducteur entre deux éditions et de pouvoir poursuivre toutes les actions que l’on mène à l’occasion du Rhum. » Ce partenariat permet de sceller une amitié de longue date… Au bonheur de tous les rêveurs.