Rodolphe Alexandre est Président de la Région Guyane.

Il livre sa vision de la Guyane et de son solide potentiel,

que la JOMD ne manquera pas de valoriser.

Comment la Région Guyane s’inscrit-elle dans la JOMD?

Rodolphe Alexandre : C’est un rendez-vous incontournable, une occasion unique pour les Ultramarins de l’Hexagone de s’inscrire dans la dynamique de développement de leur région d’origine.

Conserver un lien privilégié avec nos compatriotes expatriés est important. D’une part, pour leur donner la possibilité d’enrichir le débat sur les perspectives de nos territoires en termes de croissance économique et d’emploi. D’autre part, pour leur permettre de se confronter aux décideurs économiques — la Région Guyane et les nombreuses entreprises privées. Nous devons faire en sorte que nos compatriotes ne restent pas figés sur une vision ana-chronique de la Guyane. Qu’ils comprennent que la Guyane bouge, qu’elle est en pleine mutation, mais que tout reste à faire. Nous les invitons à faire bénéficier leur territoire de l’expertise acquise hors de nos frontières.

La JOMD, c’est l’opportunité de valoriser nos savoir-faire et nos potentialités dans de nombreux domaines : imagerie satellitaire, recherche, biodiversité, exploitation minière, agriculture… Elle permet d’échanger avec partenaires et investisseurs, d’expliquer que la Guyane est un territoire en plein essor, aux multiples potentialités dans de nombreux secteurs d’activité.

Quels sont les objectifs et les attentes de la Région Guyane à ce niveau ?

Nous voulons que les visiteurs présents ce jour-là aient une idée précise de nos perspectives de développement et de nos problématiques spécifiques, qui sont autant d’opportunités pour ceux qui voudraient s’inscrire avec nous — jeunes diplômés, cadres expérimentés, porteurs de projets ou investisseurs privés — dans ce défi de la résorption des retards. L’enclavement, par exemple. Un important travail de rééquilibrage est fait, permettant aux populations de bénéficier, à terme, d’une qualité de vie la plus proche possible de celle du littoral. Ce travail est une opportunité pour ceux qui souhaiteraient nous proposer des solutions d’ingénierie, concernant l’accès à la téléphonie, au numérique, à l’énergie, à l’assainissement…

L’immensité du territoire, ses retards infrastructurels, sa croissance démographique exponentielle — qui implique la réalisation à fréquence très élevée de logements et d’équipements — peuvent effrayer. Mais pour nous, c’est une source de motivation. Il suffit de parcourir la Guyane pour comprendre à quel point ses habitants comptent sur nous pour changer les choses. Nous nous y attelons.

Quels sont les secteurs porteurs susceptibles d’embaucher des Ultramarins qui se sont formés à l’extérieur ?

Il serait plus rapide d’énumérer les secteurs qui ne recrutent pas, tant les besoins en main d’œuvre qualifiée sont criants, dans tous les domaines.

Cela peut sembler paradoxal dans une région qui connaît un fort taux de chômage (50% chez les moins de 26 ans). Mais au-delà d’un certain niveau de qualification, nous manquons cruellement de ressources, cadres, ingénieurs, médecins, infirmiers, enseignants, chercheurs… La Région Guyane s’inscrit dans une logique d’anticipation des secteurs porteurs à moyen et long terme, pour créer les filières de formations qui permettront aux jeunes de prétendre aux postes créés demain. Le secteur de la mine, par exemple, doit devenir la 2nde locomotive économique de la Guyane, à côté du spatial. Parlons aussi de la santé, du social, de l’agriculture, de la pêche, du BTP… Nous avons de grandes ambitions pour notre université, même si elle est encore en phase de construction. Et les grands projets — Ariane 6 ou le 2nd barrage — impliqueront la mobilisation de corps de métiers très diversifiés.

La Guyane est un territoire jeune, dynamique, tourné vers l’avenir, avec de nombreux défis à relever et de nombreuses opportunités. Je lance un appel aux Guyanais expatriés et à tous ceux qui souhaitent nous rejoindre. Rendez-vous le 11 avril !

inscription2