Les RUP, solidaires et pionnières

Les 9 Régions ultrapériphériques (RUP) s’étaient solennellement données rendez-vous en Guadeloupe, du 2 au 7 février derniers. “Au cœur de l’Europe d’aujourd’hui et de demain” — le thème de leur XXe Conférence — elles ont fait le bilan des actions entreprises au cours de la mandature guadeloupéenne et jeté les bases des grands projets intéressant leur devenir commun…

Le statut des RUP est reconnu par le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) à l’article 349. Il prévoit l’adoption  — pour les 9 Régions concernées :
Açores, Canaries, Madère, Guadeloupe, Martinique,
Guyane, Réunion, Saint-Martin et Mayotte — de mesures adaptées, en raison de leurs contraintes “spécifiques et durables”. Des contraintes nées de leurs situations géographiques et socio-économiques particulières : l’insularité — ou l’enclavement dans le nord-ouest de l’Amérique latine pour la Guyane — et l’éloignement subséquent du continent européen, des conditions climatiques et des reliefs difficiles, sans oublier l’étroitesse de leurs territoires qui pénalise leur développement et accroît leur dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur…

Des contraintes spécifiques… 

Une fois par an, rappelons-le, depuis 1995, les présidents des RUP se rassemblent en Conférence dans la région en charge de la présidence. Pour ce 20e anniversaire de la Conférence des présidents — dont la présidence était assurée par la Région Guadeloupe depuis le 18 octobre 2013 — ces partenaires “ultrapériphériques” ont rappelé leur volonté solidaire de défendre leurs intérêts communs auprès des instances européennes, fait le point sur les grandes orientations à prendre pour les 12 mois à venir, et signé en ce sens une déclaration commune finale.

Échanges et séances de travail ont ponctué cette Conférence solennelle, en présence de membres du comité de suivi des fonds européens — mené par la nouvelle Commissaire européenne en charge des politiques régionales, la Roumaine Corina Cretu — ainsi que de représentants des trois États membres auxquelles appartiennent les RUP (la France, l’Espagne et le Portugal).

En marge de ces travaux, Corina Cretu a d’ailleurs multiplié les visites de terrain, au cœur des grands projets guadeloupéens en partie financés par l’Union européenne, en particulier les sites du Memorial ACTe à Darboussier, du Grand Port maritime de la Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, de l’unité de traitement et de recyclage de déchets à la Jaula, Lamentin et du Syvade à Grand-Camp, Abymes.

…Et des “atouts précieux” pour l’Europe

Ces partenaires ultrapériphériques ont également rappelé, à cette solennelle occasion, que leurs Régions cumulaient des “atouts singuliers et précieux”, complémentaires de ceux de l’Europe continentale. Véritables plates-formes pionnières de recherche pour l’Union Européenne, les RUP ont, en effet, une expertise et des compétences reconnues dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’agro-alimentaire, la biodiversité, les énergies renouvelables, l’aérospatial, l’océanographie ou encore la vulcanologie et la sismologie. Autant d’atouts qui en font des “avant-postes de l’Union européenne dans le monde”.

À noter que, sous la Présidence de la Région Guadeloupe, les îles Canaries ont lancé l’initiative Réseau Emploi RUP, visant à identifier et mettre en œuvre des projets inspirés de leurs spécificités communes. À l’heure de ce bilan collégial d’étape, les secteurs de l’économie verte (l’agriculture) et de l’économie bleue (patrimoine marin) ont été de nouveau mis en évidence comme pépinières d’emplois pour les popu-
lations concernées.

Cette XXe Conférence des présidents s’est clôturée à l’Hôtel de Région Guadeloupe, en présence de la ministre des Outremers français, George Pau-Langevin, par la passation de présidence entre Victorin Lurel — président sortant — et Jame Manuel de Freitas, chef de la délégation du gouvernement de la région de Madère (Portugal), qui assurera la nouvelle mandature.

Aides communautaires 

Sur la période 2007-2013, ce sont, au total,
quelque 11 milliards d’euros d’investissement
communautaire (compris dans plusieurs programmes : FEDER, FSE, FEADER, FEP et POSEI) qui ont été consentis aux RUP par l’Union européenne — dont 870 millions pour la seule Guadeloupe.

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