Le groove, pour un musicien, se définit par sa façon particulière de jouer un morceau en lui donnant un style dansant et hypnotique. Le groove, Eunice Varo, fondateur et leader du groupe Groove Karaïbe, le possède jusqu’au bout des doigts. 

Bassiste, batteur, chanteur et joueur de cajon, ce Guadeloupéen de Baie-Mahault crée Groove Karaïbe en 2010, pour vivre son rêve de musicien. Eunice découvre la musique très jeune, au sein des chorales de l’église. Puis viennent les premiers instruments (guitare, piano, basse) vers l’âge de 7 ans et les premiers concerts, qu’Eunice, du haut de ses 11 ans, donne sous la nef. Quelques années plus tard, il part en Métropole et se consacre à la basse, instrument grâce auquel il se fait connaître et surnommer « Mr Groove » ou encore « The Crazy Bassman ».

En 2010, il crée donc Groove Karaïbe, formation évolutive à 2, 3, voire 5 éléments et écume pendant quatre ans les scènes de la région genevoise, avant de décider, en février 2014, de rejoindre sa terre natale, afin de montrer à sa famille et à ses amis le travail accompli, et de réaliser son projet : devenir musicien en Guadeloupe et dans la Caraïbe.

Ses influences sont multiples. Elles vont de la soul au gospel, en passant par le gwoka, le jazz, le zouk et le hip-hop. Sa référence : le bassiste américain Marcus Miller, artiste qu’il a rencontré et dont il admire le groove, la sonorité et « la méchanceté du jeu ! » Son style musical, c’est un mélange de toutes ces influences. Eunice veut « créer une sonorité jazzy, agréable à l’écoute et dansante ».

Son répertoire, éclectique, est composé de créations et de reprises qu’il arrange en additionnant son groove jazzy. Ses reprises des titres « Angela » des Saïan Supa Crew et « La bohême » de Charles Aznavour sont particulièrement savoureuses et prennent une toute autre dimension à travers le prisme de Groove Karaïbe.

L’artiste chouchoute ses projets et prépare un album qui sortira fin mars. Il se produit régulièrement sur les différentes scènes jazz de Guadeloupe et aimerait développer des endroits où les artistes pourraient partager leur musique. Car « en Guadeloupe, il n’y a pas assez l’envie de faire des choses ensemble. Ici les gens se regardent, se comparent. Je ne suis pas là dedans. Arrêtons la compétition et jouons ensemble ! », souhaite-t-il.

Dans un style non académique, on pourrait traduire « groove » par « s’amuser » ou « s’éclater ». Avec Eunice, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on « groove » avec lui en l’écoutant !