Après l’Ehpad Soleyanou de Port-Louis, inauguré en 2011, une seconde structure d’accueil des personnes âgées s’est ouverte au Moule l’an dernier. Ketty Romana assure la direction de ces deux établissements. Elle nous accompagne pour une visite guidée.

Qui sont les résidents ? 

Ketty Romana : Âgés de 85 ans en moyenne, ce sont des hommes et des femmes que leur âge ou une pathologie empêche de vivre seuls en parfaite autonomie et sécurité. Au total, l’établissement du Moule peut accueillir 84 résidents, celui de Port-Louis, 89. Il s’agit de chambres individuelles, meublées et conçues pour le confort de personnes âgées. Et pour les quelques couples qui ont rejoint ensemble l’Ehpad, la disposition a été revue. Au lieu d’occuper deux chambres séparées, « la première sert de chambre conjugale et la seconde de salon ou pièce à vivre, récréant comme un petit appartement », explique la directrice.

Journée type

Une seule règle prévaut : « on propose, les résidents disposent », résume Ketty Romana. Ainsi chaque jour, des ateliers d’animation sont organisés, le matin après le petit-déjeuner et la toilette, et l’après-midi. Atelier lecture, cuisine, jeu de société, art-thérapie… Chaque activité permet de rendre les journées plus agréables et de stimuler intellectuellement et physiquement. L’atelier lecture réunit ainsi une animatrice et une psychologue, celle–ci veillant à la bonne compréhension du texte. Au cours de l’atelier cuisine, où les résidents peuvent proposer une recette et la réaliser, l’habileté des apprentis pâtissiers à manipuler des ustensiles et réaliser les étapes de préparation sont des indicateurs importants sur la praxie de la personne âgée. En 2015, l’Ehpad prévoit de faire venir un chien-thérapeute, dont les visites font beaucoup de bien aux malades d’Alzheimer. En bref, le personnel essaie de proposer toujours mieux pour le bien-être des résidents, et pour que la vie s’organise, presque comme n’importe où ailleurs. Ça passe par les parties de dominos où s’affrontent régulièrement les hommes, comme par une “séance de cinéma”, où les résidents, habillés pour l’occasion et munis de tickets d’entrée factices, sont guidés par les employées devenues ouvreuses de salle.

En pratique

Logement neuf, nourriture, personnel 24/24… Vivre en maison de retraite a un coût. « 2400€ par mois pour une chambre à Port-Louis, 2900€ pour la structure inaugurée en juillet 2014 », avance la directrice. Aussi, dans les faits, pour la majorité des résidents, l’aide sociale est indispensable. Attention, ce système de financement solidaire est « long à mettre en place », met en garde Ketty Romana. Par expérience, elle recommande d’anticiper, et de déposer une demande auprès de sa commune avant même d’avoir décidé de rejoindre une maison de retraite. Pour que, le moment venu, l’installation se fasse avec moins de difficultés.