La globe-trotter du business

Caroll Leiterer a l’esprit aventurier, indéniablement. Et ça a commencé très tôt, un peu malgré elle… Née à Versailles, elle n’avait que deux ans et demi quand ses parents ont embarqué à bord leur bateau avec pour destinations l’Espagne, le Portugal, l’Afrique, le Brésil, pour finalement s’amarrer en Guadeloupe après trois ans de navigation. En 1990, la famille s’installe en Martinique. Depuis, son parcours est fulgurant.

Quel est votre cursus scolaire ?

Caroll Leiterer : Jusqu’au Bac, j’ai fait mes études ici. Puis à Paris, à l’Ecole de Commerce ICD (Institut International de Commerce et Distribution) avec une spécialisation en affaires internationales. C’était clair, je voulais déjà voyager et ça n’a pas tardé : les échanges interuniversitaires m’ont conduite à Alberta au Canada où j’ai parfait mon anglais. Là, j’ai découvert une culture différente, tout en vivant l’expérience de l’expatriation à fond durant quatre mois. Cette aventure m’a motivée pour mettre le cap sur l’Angleterre à l’issue de la 2ème année de cours. J’y ai passé 3 mois. Et quand il s’est agi de trouver un stage en entreprise, Londres s’imposait à nouveau. Sur place, j’ai assuré une transition de poste dans un centre qui place les Français en entreprise (Centre Charles Peguy). Ma mission a duré un an… C’est à ce moment que j’ai découvert les avantages d’un V.I.E. (Volontariat International en Entreprise).

Au terme de vos études, que s’est-il passé ?

Pour étoffer mon CV avec une 3ème langue, je me suis inscrite à l’université de Grenade pour quatre mois. De retour en Martinique, je bouillonnais d’impatience de mettre en pratique ce que j’avais appris : les affaires internationales, les langues, la logistique… J’ai été engagée en CDD chez Soparex, une centrale d’achat qui approvisionne les magasins Bricoceram dans les Antilles Guyane et qui importe les matières premières pour la fabrication des peintures locales Azurel. J’y ai remplacé la responsable en logistique achat pendant plus d’un an. Aux termes du contrat, je suis repartie sur Paris à la recherche d’un VIE. Après quelques démarches, j’ai été engagée chez SDV Logistic, du groupe Bolloré, une division logistique à l’échelle internationale. On m’a proposé un projet dans le « oil & gas » à Singapour. Ma mission initiale devait durer un an mais j’y suis restée trois. Et la Martinique me manquait vraiment… Il fallait que je rentre. Peu de temps après, la société a souhaité m’engager à Kuala Lumpur mais j’ai préféré faire un break. Sac sur le dos et aventure en tête, j’ai fait un petit tour avant de rentrer au pays. Mon périple m’a entrainée en Malaisie, Thaïlande, Birmanie, Hong Kong, Colombie, Argentine… De retour ici, pas question de chômer, au troisième rendez-vous, le Transit Martiniquais me proposait un poste taillé pour moi : un projet à Miami qui consistait à développer l’implantation de SIFA.

L’entretien m’a laissée radieuse, un vrai coup de foudre professionnel, tant au niveau de la perspective de la mission qu’au niveau du contact que j’avais eu avec les dirigeants. De la Martinique, j’ai participé aux études de terrain, de prospects et de marché, aux négociations avec les compagnies maritimes et aériennes, à l’établissement d’un business plan, à l’obtention de mon visa pour résider aux Etats-Unis aussi. J’ai suivi des formations chez SIFA en Métropole et je me suis enfin installée à la tête du bureau de Miami. Cela fait cinq ans…

Vous avez des projets ?

J’accomplis les démarches nécessaires pour le renouvellement de mon passeport avec la ferme intention de poursuivre mon rêve américain. SIFA USA à Miami opère des expéditions vers l’arc antillais et la Guyane. Ce qui me donne l’opportunité de visiter régulièrement la famille lors de tournées commerciales. Le dernier projet en date ?
L’implantation de SIFA Los Angeles qui s’oriente vers le Pacifique, la Polynésie et la Nouvelle Calédonie. De nouveaux horizons…