Sylvain Victor est titulaire d’un DEA en acoustique, il a dirigé une société d’audiologie jusqu’en 1991, année où il a décidé de s’installer ici pour ouvrir son premier laboratoire Antilles Audition. En 23 ans, cinq centres ont vu le jour en Martinique et trois en Guadeloupe. Rencontre avec un expert de l’audition.

On dit que la santé et l’audition vont de pair. Etes-vous d’accord avec ce constat ?

Sylvain Victor : Indéniablement. Plusieurs études convergent vers des constats significatifs. Il a été fait la preuve que les personnes souffrant de déficience auditive connaissent un déclin de 30 à 40 % de leurs capacités cognitives, comparé aux personnes qui entendent. On sait également qu’un lien étroit existe entre hypertension artérielle et perte auditive, que les effets de la démence et de la maladie d’Alzheimer peuvent être atténués par des aides auditives, ou encore, que les malentendants sont plus nombreux à souffrir d’une dépression modérée à sévère, etc. Il est clair que ne pas s’appareiller, c’est s’exclure de l’entourage, réduire son cercle social, avec pour conséquences des problèmes de mémoire, de susceptibilité… Savez-vous que la perte auditive est la 3ème pathologie physique la plus courante ? Avec l’âge, on ne s’étonne pas de perdre de son acuité visuelle, pourquoi, plus encore en Martinique qu’en métropole, ne pas accepter sa diminution auditive ?

Quels en sont les symptômes ?

Un déficit au niveau des sons aigus ou une difficulté à suivre une conversation dans un contexte sonore perturbé sont les premiers signaux. Actuellement, il existe des aides pour tous les problèmes d’écoute. Sur la base de l’audiométrie ORL, l’évaluation est réalisée après un diagnostic qui, chez nous, se fait avec un appareil “in vivo”. Cet examen précis aide à affiner les réglages ultérieurs selon la courbe personnelle de chacun, et non plus sur base de mesures livrées par le fabricant. Les réglages tiennent aussi compte de critères tels que le style de vie et les activités du patient.
A ce stade, on sélectionne le modèle de l’aide auditive parmi une large gamme : contours d’oreilles, écouteurs déportés, prothèses intra-auriculaires… Dès que la prothèse est au point, nous proposons une période d’essai gratuite d’une semaine, suivie d’une adaptation pouvant aller jusqu’à plusieurs mois pendant laquelle nous procédons à un ajustement, pour que le son restitué procure un confort auditif le plus proche possible de l’écoute naturelle, avec une audibilité en toutes circonstances. En général, un ou deux réglages suffisent pour atteindre une écoute optimale.
Chacun de nos appareils est garanti 4 ans. Et toujours dans un souci de proximité, nous assurons le suivi régulier, la réparation, la maintenance, le prêt d’appareils.

Pensez-vous que le prix fasse partie des freins à l’appareillage ?

Oui, et pourtant, les prothèses sont devenues de plus en plus abordables, d’autant que les mutuelles et diverses aides allègent considérablement la facture. J’insiste aussi pour rappeler que nos services, nos technologies et nos prix sont identiques à ceux de la métropole. Je dirais que 80 % des problèmes sont traités sur place. Mais l’autre frein est la peur de se montrer appareillé, alors que la technologie tend à miniaturiser à l’extrême. Les appareils de dernière génération sont vraiment minuscules, invisibles et très
performantes puisque la technologie sans fil permet de les connecter aux appareils multimédia (tablette, télévision) et aux smartphones. De véritables bijoux technologiques dont nos oreilles devraient se réjouir.

Antilles Audition
15 Rue Blénac, Fort-de-France
05 96 57 49 10
97 Av. Georges Gratiant, Le Lamentin
05 96 73 64 17