La Martinique, terre de talents et de créativité

On nous oppose souvent le caractère déficitaire de notre balance commerciale.
Pourtant nombreuses sont les entreprises qui sont actives à l’export ou souhaitent le devenir, qu’elles soient issues de l’industrie, du service ou du conseil. Une dernière dimension de l’export souvent non comptabilisée. Qui sont-elles ? A quels écueils ont-elles été confrontées ? Quelles sont les règles à respecter pour devenir et rester un champion de l’export ?

Tous mes remerciements à la Bred, aux champagnes Nicolas Feuillate, à Mr Raymond GUILLOU et toute l’équipe de l’Hôtel Valmenière, à Maël FERJULE, Brigitte ROBINEL pour HSM Penthouse et My Optics.

Janine SALOMON, PANIER DES ILES ET CŒUR DES ILES, gérante

Après 20 années d’expérience, je ferai le constat suivant : exporter demande d’être bien préparé, d’observer les réactions du client pour savoir adapter sans cesse son offre, de savoir anticiper les tendances du marché, car les marchés évo-
luent vite. Mais, également de parfaitement maîtriser sa logistique, ses contraintes, l’ensemble de la réglementation :
la partie douanière, les taxes, le coût du fret. Exporter peut paraître attractif mais, il y a des freins et il faut les avoir cernés.

Ketty COTREBIL, KAMERI, gérante

Que l’on soit une entreprise débutante ou aguerrie, il faut se faire accompagner par des professionnels de l’export. Il s’agit d’éviter de tomber dans les tra-vers de l’export : les coûts, les formalités qui peuvent nous faire perdre du temps, perdre des marchés ainsi que des opportunités. Il faut être tout à la fois curieux et en veille permanente. Et surtout, savoir ce que l’on veut et où on va, être tenace, très tenace.

Olivier JEAN-MARIE, G2J, directeur du développement

L’export est pour nous vital, et l’enseignement que nous en tirons est que le retour sur investissement prend du temps. Il faut donc partir tôt pour espérer en vivre. Autrement dit, intégrer l’export dès la constitution de son business plan, surtout compte tenu de notre insularité. Pour rendre plus aisées nos activités, il serait important d’harmoniser le territoire fiscal entre les DFA (octroi de mer, frais de douane…).

Marie-Noëlle CATAYEE, CCIM, responsable du service international

Pour exporter, trois conditions doivent être réunies : savoir où on veut aller, s’assurer que son entreprise remplit toutes les conditions nécessaires à l’exportation (santé financière, stabilité du climat social, outils de communication). En effet, exporter entraîne de l’investissement et des risques. Nous aidons à les limiter avec les dispositifs de la BPI, de la COFACE, d’UBIFRANCE et les aides régionales à l’export. Les entreprises que j’ai vu réussir à l’export ont un point commun : la détermination de leur dirigeant.

Laurent GENEVIVE, QUALIPRO, consultant

Exporter est un exercice beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. On découvre des difficultés auxquelles on ne s’attend pas. Ainsi, les déplacements, l’accompagnement de nos clients qui, à lui seul, nécessite beaucoup de proximité, de confiance, pour rentrer dans l’intimité de la structure. Un candidat à l’export doit bien travailler son projet, développer une vraie culture d’entreprenariat, nouer des relations durables.

Pascal BARAT, RHUM DILLON & DEPAZ, Directeur général

Exporter du rhum n’est pas un exercice difficile quant vous appartenez à un grand groupe expérimenté avec une organisation structurée. Quand vous exportez dans la Caraïbe, la difficulté apparaît du fait des transports. Je relèverai un point : celui de la fiscalité notamment pour ce qui est des flux vers la France. Il faut que les politiques trouvent des moyens plus intelligents de récupérer les ressources dont ils ont besoin pour faire fonctionner leur collectivité locale. L’octroi de mer est à adapter à une logique économique, une mécanique comme celle de la TVA l’est davantage. Outre la dimension réglementaire, il faut franchir les barrières culturelles et il est porteur de s’allier à quelqu’un du pays.