Enseignante diplômée d’État option jazz, et titulaire de l’examen d’aptitude technique (EAT) option danse contemporaine depuis 2003, Lili Le Floch a débuté sa carrière à Paris avant de rejoindre la Guyane en 2010. Très vite, sa passion l’a conduite à s’impliquer afin de partager avec le public guyanais « sa vision » de la danse, celle qu’elle s’est constituée au gré de nombreuses rencontres avec des professionnels reconnus. 

Temps Danse, le fruit d’une passion partagée

Forte d’une expérience d’une dizaine d’années en région parisienne, au cours desquelles Lili a évolué auprès de différents chorégraphes, notamment au stade de France dans l’opéra Carmen, la jeune danseuse s’est vite tournée vers l’enseignement. Vivre de sa passion lui permet de déve-lopper la sensibilité artistique des apprenants, tout en transmettant son amour pour la danse au public le plus large possible. Après Paris puis Rennes, Lili est arrivée à Cayenne en 2010.

Dès son arrivée, la danseuse et chorégraphe a ressenti le besoin de s’impliquer dans une structure associative.
Auprès d’une autre danseuse, présidente d’une association déjà existante, Lili a contribué à la création de spectacles tout en dispensant des cours de Modern Jazz, adaptés à tous les niveaux. De nombreux projets créatifs en tête, Lili a très vite été rejointe par bon nombre de ses élèves, ensemble ils ont entrepris de créer une toute nouvelle association afin de faire vivre leurs projets artistiques. C’est ainsi qu’est née Temps Danse en septembre 2013.

Un spectacle pour s’émerveiller et s’interroger 

Un an de préparation, quelques centaines d’heures de
couture effectuée par les petites mains des adhérentes, permettent annuellement depuis trois ans d’offrir aux spectateurs une prestation de Modern Jazz de qualité. Le public, a priori séduit, se presse chaque année plus nombreux.
« Les 7 pêchés capitaux », thème de la première édition avait permis au public de découvrir les danseurs de l’association à travers un sujet permettant à chacun d’y reconnaître des traits de sa personnalité… ou de celle de son voisin ! Les faiblesses font partie de l’Homme, les forces également, la danse comme le spectacle permettent selon la danseuse « d’aller à la rencontre se soi-même, de s’interroger, d’interroger son corps, son esprit, et sa place dans le monde ». « C’est là que réside tout l’enjeu de ce type de danse : faire passer des émotions à un public qui parfois s’y retrouve et d’autres fois, inévitablement, s’interroge », poursuit-elle.

En 2014, la danseuse avait souhaité toucher le public dans son histoire personnelle à travers la thématique, « Instants de vie », de la naissance à la mort. Pour sa troisième édition, c’est « Le corps dans toutes ses expressions » qui a fait rêver les spectateurs, tout en les amenant à s’interroger sur l’espace occupé, sur la place de chacun sur la Terre et sur le dépassement de soi-même. « La danse doit avant tout être un divertissement ; c’est important de distraire et d’émerveiller petits et grands. C’est aussi un moment de partage entre les danseurs et le public ». Plus dense chaque année, le public est également plus diversifié en terme de générations. En effet, accessibles à tous, les spectacles intéressent les adultes comme les adolescents, mais aussi les enfants en bas âge… attentifs et rêveurs.

Par Éva Zonca