MqTech lance la mini-série d’anticipation “Futurs endogènes”. Elle a pour but d’imaginer comment la technologie et ses nouveaux usages vont transformer la société martiniquaise. Economie, société, famille, politique… Plus rien ne sera jamais plus pareil. Découvrez comment les spécialistes de MqTech imaginent notre futur. épisode 1.
“Croissance verte, croissance sociale”
Martinique, 23 septembre 2024, 20h45. Ce soir, dans l’émission économique Capital sur M6, on parle de la Martinique. Mais on ne parle ni de violence, ni de mouvements sociaux, ni même de plages de sable fin.
Depuis quelques années en effet, le miracle martiniquais étonne. Comment cette petite île, avec ses difficultés structurelles, a pu devenir l’unique collectivité de France à atteindre le plein emploi en 9 ans, alors que la croissance plate est désormais la norme ? Les équipes de M6 explorent l’histoire étonnante du renouveau économique local.
Le déclic a été l’incident en trop, celui qui a créé le ras-le-bol. Au sortir d’un épisode social particulièrement marquant – une grève dans le secteur des carburants, cumulée à un blocage du port de 6 semaines – deux frères s’entre-tuent, l’un gréviste, l’autre non. La nécessité d’une nouvelle harmonie sociale s’impose plus forte que jamais !
“L’état ne peut pas tout ! Les collectivités locales non plus !” Sylvie, créatrice du site imaginonslamartinique-dedemain.com
La société civile décide de s’organiser. Le peuple martiniquais a pris les choses en main. Des plate formes citoyennes de financement participatif sont montées en ligne avec un but : financer des projets d’utilité publique. Les jardins potagers partagés fleurissent aux quatre coins de l’île par exemple. Dans le même élan, des plate formes centralisant des idées de développement social et solidaire se montent : la souveraineté alimentaire est vite décrétée comme objectif prioritaire. Les micro-projets se multiplient et voient concrètement le jour.
“Nous allons créer les germes d’une mobilisation
durable”. Un représentant de la collectivité territoriale de la Martinique
Les instances politiques rattrapent le train. Mues par une vision novatrice, elles misent tout sur l’éducation et l’apprentissage de la programmation informatique. C’est en effet l’outil clé à la base de ce qu’on appelle désormais “le carême vert”, à l’instar des réseaux sociaux dans les prin-temps arabes. Les cyber-bases sont transformées en mini-écoles gratuites pour l’apprentissage de la programmation. Tous les publics, y compris ceux en difficultés, sont incités à se former à la programmation : détenus, jeunes de quartiers difficiles, seniors en rupture avec le marché de l’emploi… Les formations supérieures se digitalisent. Une véritable communauté Tech se crée à partir de ces compétences acquises, avec ses évènements, ses codes, ses rites et rituels.
émanant de cette communauté, de nombreuses startups sont créées, apportant des solutions concrètes à des problèmes environnementaux, sociaux et économiques. Quelques fleurons de cette industrie sont reconnus internationalement et comptent plusieurs milliers d’employés très qualifiés.
Comme pour marquer l’histoire, le premier “Observatoire mondial pour le progrès social et écologique par la techno-logie” est créé au Lamentin à travers un partenariat public-privé. Un institut est créé dans la foulée.
Les entreprises traditionnelles locales ont suivi le mouvement en investissant massivement dans ces nouvelles entreprises et initiatives. Elles ont pu alors effectuer leur transformation digitale par croissance externe : elles achètent les startups qui apportent le plus de valeur dans leur secteur, elles collaborent avec les autres. Le tissu économique est plus dynamique que jamais. Les entreprises qui ne s’adaptent pas meurent en silence.
“Nous sommes engagés dans une mutation profonde de notre culture et de nos modèles d’entreprise, pour le meilleur”. Le président du Syndicat patronal
Les entreprises historiques accélèrent alors le rythme de l’innovation lourde en misant sur les infrastructures et équipements nécessaires. Les institutions embrassent les solutions produites et deviennent des ambassadeurs de ce nouveau savoir-faire local, dans la Caraïbe, en Europe et dans le monde.
Résultat : un taux de chômage à 4%.
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