« La direction du service de l’aviation de Miami-Dade est comparable à la gestion d’une ville, explique Emilio T. Gonzalez, et pas n’importe quelle ville. Il n’y a pas de gestionnaire d’affaires dans les aéroports, ajoute-t-il. Quand ils m’ont engagé, ils cherchaient quelqu’un pour gérer des organisations complexes et prendre des décisions de direction. C’est là le point important. Il est difficile de trouver plus complexe que cet endroit. » L’aéroport international de Miami (MIA) est le leader américain du fret aérien international. « Ils sont pleins quand ils arrivent ici et aussi quand ils repartent », précise M. Gonzalez. En 2013, le MIA a géré un total de 2 105 121 tonnes de fret aérien, dont 1 847 242 tonnes correspondaient à du fret international (soit 88%) et 257 869 tonnes (soit 12%) à du national. Un total de 59% (1 083 198 tonnes) partait de l’aéroport ou y était dédouané, tandis que le reste des marchandises traitées au MIA étaient en transit entre deux pays. L’activité commerciale aérienne totale du MIA en 2013 a été évaluée à 68,5 milliards de dollars, soit 96% de la valeur en dollars de l’ensemble des importations et exportations aériennes de la Floride, ou encore 44 % du commerce global (aérien et maritime) de cet État avec le monde. Générant 33,7 milliards de dollars par an, le MIA est le principal moteur économique de la Floride.

Ces données importantes expliquent que M. Gonzalez ait été engagé en mars 2013 pour diriger un aéroport qui emploie 38 000 personnes et accueille 340 arrivées quotidiennes provenant du monde entier. Ce n’est pas une tâche aisée, mais ce spécialiste de la sécurité internationale de 58 ans est un habitué des situations difficiles. Dans le ca-dre du secrétariat d’État à la Sécurité intérieure pendant le mandat du Président George W. Bush, Emilio T. Gonzalez a été le Directeur des Services américains de la citoyenneté et de l’immigration (2005-2009). Militaire de formation, il a servi dans l’armée américaine pendant 26 ans, atteignant le grade de colonel au moment de sa retraite. Au cours de son éminente carrière militaire, M. Gonzalez a occupé les fonctions d’attaché des ambassades américaines au Salvador et au Mexique. Né à Cuba, Emilio T. Gonzalez a grandi à Tampa, en Floride, et garde un excellent souvenir des vacances passées à Miami avec sa famille quand il était enfant. « Je me souviens de Miami du temps où la ville n’allait pas plus loin que la 27e avenue », raconte-t-il.

Cette époque est révolue depuis longtemps, le comté de Miami-Dade totalisant aujourd’hui une population de 2,6 millions d’habitants, en constante augmentation. « Cet aéroport est situé en plein cœur de la ville, dit M. Gonzalez. De ce fait, en s’étendant, la ville a simplement absorbé l’aéroport… elle s’est simplement développée autour de lui. C’est un vrai défi, car nous sommes soumis aux contraintes de l’immobilier pour le moment. » Alors que d’autres se développent sur un nouveau site, ce qui se passe au MIA reste au MIA.

« Il s’agit d’un aéroport vraiment unique, explique M. Gonzalez. Il est contraint de se développer sur place et ne peut pas être fermé pour réaliser des travaux de construction. »

Créé en 1928, le MIA s’est beaucoup développé au fil des ans et constitue l’un des rares aéroports possédant quatre pistes. Il représente la porte d’entrée vers les Amériques et accueille 96 compagnies aériennes et plus de 260 concessionnaires. « Ils sont tous importants, dit M. Gonzalez au sujet des concessionnaires. Ils ont tous leurs propres pro-blèmes, qu’il faut résoudre. » À ce sujet, il ajoute rapidement : « Je n’ai jamais le temps de m’ennuyer ». D’ailleurs, M. Gonzalez ne souhaite pas non plus que les voyageurs s’ennuient. Au fil de l’agrandissement de l’aéroport, les promoteurs ont pris conscience de l’importance du confort des voyageurs. « Se rendre dans un aéroport doit être une bonne expérience, et pas juste une expérience, indique M. Gonzalez. Nous y consacrons beaucoup d’efforts. Le service à la clientèle joue un rôle crucial. Il s’agit des premier et dernier contacts des passagers avec Miami. Nous voulons nous assurer que la toute première rencontre avec cette communauté soit positive. » Pour créer cette ambiance accueillante, des expositions d’art et des boutiques de luxe ont été ouvertes. Pour les amateurs de technologie, une nouvelle application pour Smartphone a été mise au point pour permettre aux utilisateurs de découvrir l’aéroport de manière interactive et personnalisée. Disponible sur Google Play et sur l’App Store d’Apple, cette application fournit un plan (pas à pas) pour guider les voyageurs de leur hôtel vers le comptoir d’enregistrement, puis jusqu’à leur porte d’embarquement. « Il s’agit d’une plateforme très intelligente et riche en données, et nous sommes impatients de voir les améliorations qu’elle va apporter à l’expérience des passagers au MIA », précise M. Gonzalez.

L’une des dernières nouveautés est la mise en place d’un service de trains de banlieue au MIA. En avril, le MIA a dévoilé sa gare Tri-Rail, qui relie l’aéroport à une ligne de train se dirigeant au nord vers les comtés de Broward et Palm Beach. « Certains de nos salariés habitent en dehors du comté de Miami-Dade, alors le service Tri-Rail constitue une excellente solution pour se rendre au travail chaque jour », ajoute M. Gonzalez. La technologie et les trains représentent de nouvelles avancées pour le MIA sous la direction de M. Gonzalez. « Nous évoluons comme beaucoup d’autres villes d’envergure internationale, dit-il. Nous voulons être une plaque tournante de calibre mondial et offrir aux voyageurs une expérience à la hauteur. »