Incontestablement Joséphine continue, de nos jours, à fasciner des millions de gens un peu partout dans le monde, non seulement parce qu’elle a été l’épouse du Français le plus connu à l’étranger, mais aussi parce que sa vie est pleine de drames et de grandeur, à la manière de la tragédie grecque : à l’instar d’une héroïne tragique selon l’idéal que préconise Aristote dans sa Poétique, Joséphine inspire à la fois « admiration et pitié ». D’elle, Aimé Césaire me disait : « C’est une femme qui a eu des problèmes et qui s’est débrouillée ». Et Dieu sait qu’en créole on dit :
« Débouya pa péché », la débrouillardise n’est pas un péché.

Capture d’écran 2015-09-10 à 22.20.48Après avoir connu la Terreur, période de la Révolution française caractérisée par le règne de l’arbitraire et la répression, avec son lot d’exécutions de masse, la France a déclaré la guerre aux monarchies européennes solidaires de la famille royale française ; Joséphine – alias Rose, pour l’heure, car c’est Napoléon qui l’appellera « Joséphine » – traverse une époque où la jouissance et la liberté sont à l’ordre du jour. La belle créole coûte cher, très cher. Dispendieuse, libertine, provocante, indépendante et avide de plaisir, souveraine d’un Paris effervescent qui ne connaît que frivolité, luxe et volupté, Rose, épouse puis veuve de Beauharnais, vivra à outrance, bannissant toute limite. L’arrivée de la période de l’Empire mettra un terme à ces années de débauche et d’insouciance dans une France de la fin du XVIIIe siècle à peine remise des tourments de la Révolution. Cependant Napoléon aime sa « Jojo », comme il la surnomme, et Joséphine aime sa couronne et le train de vie qui va avec ! Joséphine, désormais épouse de Napoléon Bonaparte, sera sacrée impératrice en 1804. Marie Josèphe Rose Tascher de la Pagerie (1763-1814) est née à la Martinique, près de Fort-Royal, plus tard appelé Fort-de-France, dans une famille installée aux îles depuis un demi-siècle. Passionnée de botanique et nostalgique de la flore luxuriante de la Martinique, Joséphine contribue à introduire en France de nombreuses espèces florales, notamment des plantes d’origine subtropicale, cultivées avec passion dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison. L’impératrice est à l’origine de la première impulsion donnée à l’acclimatation de végétaux exotiques sur la Côte d’Azur ; elle envoie sur la Riviera de nombreuses plantes en provenance de La Malmaison. Avec cette monographie bien documentée sur Joséphine, la Martinique, et Napoléon, les lecteurs auront le loisir de mettre leurs pas dans ceux de notre belle Créole qui fait partie intégrante de l’Histoire de France. Tel était le « destin » gravé dans l’émail noir de l’anneau de mariage que lui offrit Bonaparte. En Martinique, dans son enfance, une quimboiseuse avait prédit à la future Joséphine qu’elle serait plus que reine… Elle fut impératrice.