Si c’est gratuit…

Sur internet et les réseaux sociaux, si c’est gratuit, c’est vous le produit ! Et à en croire les valorisations en bourse des géants de l’Internet, vous le valez bien. Si les réseaux sociaux sur lesquels vous passez en moyenne 1h30 par jour, ne vous demandent aucun frais d’abonnement en échange, ce n’est pas par générosité ou philanthropie. Ils se rémunèrent, soit en monétisant des données sur vous en les proposant à des entreprises ou des marques, soit en leur vendant de l’espace publicitaire ciblé sur votre profil que vous avez bien pris soin de qualifier. Exception qui confirme la règle : le cas de la messagerie Whatsapp qui a fait le choix de ne pas s’ouvrir à la publicité (pour le moment). C’est clairement un pari sur l’avenir : ils vous attirent en étant totalement gratuits, puis se rendent indispensables dans votre écosystème communiquant. Ne vous méprenez pas, ils vont pivoter vers une monétisation d’une manière ou d’une autre. Avec plus de 200 millions de dollars de pertes annuelles, ils n’auront pas le choix.

Votre valeur fluctue en fonction de votre territoire

Alors si vous le valez bien, combien ? Facebook a déclaré à la SEC (US Security and Exchange Commission) les revenus qu’il avait perçu par utilisateur sur l’année 2014. En moyenne, vous lui avez rapporté 11,60 dollars. Certes cette somme n’est pas très significative, mais avec plus de 30 millions de membres sur le territoire français, cela représente tout de même 348 millions de dollars pour la firme de Mark Zuckerberg. Autre indication issue des déclarations annuelles de Facebook, la disparité de valeur entre les pays : un Américain vaut deux fois plus que nous (28 dollars), tandis qu’un Asiatique ne vaut que 4 dollars. Une différence qui est due, d’une part à la maturité du réseau sur le marché américain et d’autre part à la pression concurrentielle des réseaux sociaux asiatiques. Du côté des autres acteurs de l’Internet « gratuit », la palme de la performance revient à Google. Le revenu par utilisateur y atteint plus de 40 dollars. Twitter lui, reste en retrait avec un revenu d’environ 3,50 dollars par utilisateur.

Les « Adblockers » pèsent sur la « gratuité » d’Internet

Le modèle « gratuit » d’Internet serait-il menacé ? Si la pu-blicité sur Internet est tolérée par l’utilisateur sur son ordinateur, sur son Smartphone c’est une toute autre affaire. Le caractère intrusif des publicités sur un écran à taille réduite y est probablement pour beaucoup. En conséquence, les Adblockers (logiciels qui bloquent la publicité) ont le vent en poupe et comptent dorénavant plus de 200 millions d’utilisateurs dans le monde. Une étude estime à 21,8 milliards de dollars les pertes de revenus publicitaires en 2015 et prévoit le double en 2016 à cause de ces logiciels. Cerise sur le gâteau, Apple, probablement sous la pression, vient de leur ouvrir sa dernière version iOS 9. Ce blocage de la publicité pose un peu plus la question de l’Internet payant. À suivre.

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