Après sept mois de tournage sur le territoire, la série Guyane, produite par Bénédicte Lesage, Ariel Askenazi et Didier Hoarau, producteur exécutif de la société de production Mascaret Films, sera diffusée sur Canal+ à partir de l’automne 2016. Une série d’aventures contemporaine qui, espèrent ses producteurs, devrait contribuer au renouvellement de la fiction française. Mais cet événement est aussi l’occasion de mettre en valeur la richesse de notre département et la diversité française, tout en favorisant l’emploi local avec une majorité de comédiens guyanais.

Qu’est-ce qui a motivé votre projet ?

Bénédicte Lesage, Ariel Askenazi et Didier Hoarau : Tout a commencé autour d’une réflexion sur un récit d’aventures explorant la grande richesse culturelle des territoires français d’Outre-mer… En 2012, nous avons décidé de développer une série contemporaine autour des chercheurs d’or en Guyane. Nous avons alors sollicité Fabien Nury, scénariste et auteur de bande dessinée, afin de prendre en charge la création et l’écriture de la série.

Quel est le public visé ?

Canal+ étant le premier diffuseur et le contributeur majoritaire au préfinancement de la série, nous devons en premier lieu répondre aux attentes de son public d’abonnés, exigeant, amateur d’un cinéma de qualité, et de séries françaises et internationales haut de gamme. Cet objectif, s’il est atteint, permettra de toucher un public international, amateur de la « french touch ». Par ailleurs, la Guyane, très peu explorée en fiction, est présentée ici comme une incarnation de « l’Ailleurs », un territoire encore neuf, à la fois rude et fascinant. Et, en ces temps de crise, nous voulons emmener les spectateurs dans ce rêve de gosse que nous portons en nous : vivre l’aventure !

Les messages que vous souhaitez faire passer sont nombreux, quels sont les principaux ?

Nous souhaitons mettre en avant une image forte et distinctive de la France grâce à la richesse de ses territoires ultramarins, mais aussi montrer des expériences intenses et inédites avec notre jeune héros Vincent, un personnage hors du commun…
À travers le récit, nous souhaitons traiter des réalités contemporaines guyanaises. Bien sûr, le casting guyanais est l’occasion de représenter l’identité et la richesse multiculturelle du territoire. Cette volonté est devenue une évidence avec la qualité exceptionnelle du casting guyanais de comédiens et figurants qui se sont révélés extrêmement talentueux !

En quoi la série profite-t-elle au développement économique et culturel de la Guyane ?

Trois sociétés de production guyanaise, Kanopé Films, Tic Tac Productions, et Bérénice Média Corp ont pu participer à la production. Nous avons également collaboré avec des techniciens, des comédiens, et figurants (100% embauchés en Guyane). Nous nous sommes engagés à former des jeunes à travers l’emploi de 32 stagiaires affectés sur différents postes. La production a également permis à de jeunes stagiaires de la formation pré-qualifiante aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel de venir à tour de rôle sur notre tournage, et nous ferons en sorte de poursuivre l’opération sur le tournage de nos épisodes 5 à 8.
Les bénéfices pour la Guyane le sont au niveau local premièrement, avec le développement d’emplois locaux, la formation, et la professionnalisation du secteur. En termes de retombées économiques, il faut savoir que 40% du budget de production de la série a été dépensé en Guyane soit plus de 6 millions d’euros. Mais les bénéfices le sont aussi au niveau national et international avec la création d’un label fort et attractif « Guyane », et l’identification de ce territoire comme une nouvelle destination pour le cinéma et l’audiovisuel.

Quels partenariats ont soutenu avec vous ce projet ?

Tout d’abord la Région Guyane mais aussi le CNES à travers sa structure « Mission Guyane ». Avec Guyane 1ère, nous avons mis en place différentes actions telles que la formation de techniciens, ainsi que divers apports en industrie. En contrepartie, des droits de diffusion de la série sur Guyane 1ère permettront à tous les citoyens guyanais de voir la série sur une chaîne publique, un an après sa diffusion cryptée sur Canal+.
Des entreprises ont également apporté leur contribution à ce projet, tel que Dilo, Caresse Guyanaise, Canal+ overseas, Digicel et Air Caraïbes.

En avant première pour les lecteurs de Guyamag, le synopsis de la série

Vincent Ogier, 20 ans, étudiant parisien en géologie, vient en Guyane pour effectuer un stage dans une société d’exploitation aurifère. Projeté au fond de la jungle de l’Oyapock en compagnie d’un géologue vieillissant, il va passer malgré lui du statut de stagiaire à celui d’aventurier à la recherche du filon d’or mythique : le Sarah Bernhardt. Il prend ainsi contact, avec un mafieux métropolitain, Serra, et lui propose de s’associer pour développer une exploitation de Wassaï. Serra accepte embarquant Vincent au fin fond de la jungle guyanaise…