En 1990 naissait la Mutuelle Populaire d’Action Sociale, répondant à la demande de nombreux Guadeloupéens : se soigner à très bas prix. Alain Mabialah, directeur général, revient sur les principes fondateurs de la MPAS.

Quelle est l’origine de la MPAS ?

Alain Mabialah : En 1990, c’est l’époque des bons que délivrent les CCAS pour permettre aux personnes économiquement faibles d’avoir accès aux soins hospitaliers, et où beaucoup de mères ne peuvent pas effectuer les bilans prescrits pour leurs enfants. Une réalité décrite par le Dr R. Hamousin qui nous a fait réaliser à M. Sandoz, F. Ezelin et moi-même, que la mutualité ne s’adressait pas aux « économiquement faibles ».
Dès lors, il fallait offrir à la population un accès aux soins et de la dignité. Ainsi naquît la MPAS avec son objectif :
« l’accès aux soins pour tous ». La forte adhésion à sa création nous a conduits à étendre nos prestations à tous, et à ouvrir des agences en Martinique et en Guyane. Aujourd’hui, nous sommes parmi les mutuelles de tête en termes de nombre de personnes couvertes.

Quelle est votre philosophie ?

« Être proches des adhérents et de la population ». Nous nous revendiquons comme une mutuelle de proximité. Nos salariés, présents pour la majorité depuis plus de 20 ans, établissent un relationnel empreint d’humanité avec les adhérents. De même ces derniers peuvent à tout moment rencontrer un responsable qui leur apportera des réponses personnalisées. Nous participons aussi avec la Mutualité Française Guadeloupe aux actions de prévention et de promotion de la santé par le biais de conférence, d’ateliers, de village santé… Notre objectif commun ? Chaque Guadeloupéen doit devenir un acteur de sa propre santé. Plus qu’une philosophie, notre réalité est de mettre l’accès aux soins à portée de la population des trois DOM.

Comment parvenez-vous à proposer des tarifs compétitifs ?

Nous avons limité au maximum nos charges de gestion pour mettre la santé au cœur de nos préoccupations, et offrir aux adhérents des prestations de qualité. À chaque catastrophe naturelle, le conseil d’administration valide en urgence des dispositions spécifiques (payer les prestations alors que les cotisations ne sont pas à jour, différer de quelques mois le paiement des cotisations, attribuer une aide financière ponctuelle etc.).
Enfin, notre partenariat avec l’Union ENTIS, nous a permis de mutualiser nos moyens entraînant une baisse notable des cotisations.

Les mutuelles rencontrent pourtant des difficultés actuellement…

En vingt ans, le nombre de mutuelles a quasiment été divisé par dix. Cependant la MPAS est toujours là ! Il est vraie que la mutualité se heurte à une double contrainte, une réglementation européenne de plus en plus exigeante et une concurrence assurantielle, qui bouscule notre fonctionnement et incite à de nouvelles stratégies de regroupement pour conserver nos spécificités et notre autonomie. Nous avons su anticiper en rejoignant un groupe doté de compétences de haut niveau, dont la philosophie rejoint la nôtre : préserver les mutuelles de proximité tout en faisant face aux exigences réglementaires.

Quelle est votre analyse du dispositif ANI, qui entrera en vigueur en janvier prochain ?

Avec le dispositif ANI, des adhérents devront résilier leur contrat d’une mutuelle à laquelle ils ont fait confiance depuis dix ou vingt ans… du simple fait que leur employeur a choisi une autre complémentaire santé. Je le déplore ! Il ne restera au salarié, pris en otage, qu’à convaincre son entreprise des atouts de son ancienne mutuelle. J’en appelle aux chefs d’entreprise, ne choisissez pas une structure extérieure qui ne fera pas vivre le marché local !
À partir du 1er janvier, les entreprises seront contraintes par des accords de branche, souvent en leur défaveur financièrement. Pour accompagner ce changement, nous travaillons actuellement à informer les responsables d’entreprises.

Quels services spécifiques proposez-vous à vos adhérents ?

Nous sommes à leur écoute ! Nous voulons garder l’esprit mutualiste d’antan, avec par exemple la prochaine mise en place d’un accompagnement pour les personnes hospitalisées ou fragiles. Nous appartenons au club restreint des mutuelles qui sont parvenues à perdurer, et nous nous sommes développé en prenant soin de toujours apporter les mêmes services de proximité et de qualité. À la MPAS, il n’y a pas d’automates pour le phoning, il n’y a que des humains qui vous reçoivent !

6 rue Homère Clément, 1er étage
97240 Fort de France
Tél : 0590 54 67 37 – Fax : 0596 54 63 33
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