Charles J. Nicolas est avocat à la Cour et ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Barreau de la Guadeloupe. Après avoir développé ses compétences et sa clientèle grâce au rachat de quatre cabinets d’avocats, il se spécialise dans la défense des victimes d’accident de la circulation, d’agression et d’accident du travail, contentieux qui aujourd’hui est l’activité principale du cabinet. Afin d’être au plus près de sa clientèle, il n’hésite pas à venir au contact de celle-ci.

Propos recueillis par Julie Clerc

Comment et pourquoi êtes vous devenu avocat ?

Maître Charles J. Nicolas : J’ai choisi ma profession dès le lycée, où, en ma qualité de délégué de classe, j’intervenais dans les fameux conseils de classe qui nous faisaient tant trembler. J’ai aimé mon rôle, qui consistait à apporter des éclaircissements sur la vie de mes amis de classe pour expliquer leurs forces et leurs faiblesses. J’étais assez persuasif et j’ai voulu en faire mon métier. Avocat ! C’était décidé, cette profession était faite pour moi!

Quelles valeurs ou quelles expériences vous poussent à exercer ce métier ?

En réalité, il n’y a pas une affaire ou un dossier qui alimente ma volonté. Ce sont les résultats obtenus chaque jour pour chaque client qui me poussent à agir dans l’intérêt des victimes d’accident ou d’agression. En effet, ces victimes en situation de souffrance sont très souvent dans l’ignorance de leurs droits, avec deux conséquences négatives qui en découlent :

1- Soit elles ne font rien, ce qui est le cas de beaucoup de victimes d’agression ignorant qu’il existe un Fonds spécial pour les indemniser.

2- Soit elles acceptent, de la part des compagnies d’assurance, des indemnités très inférieures à celles auxquelles elles ont réellement droit.

Rétablir l’équilibre de la balance en défendant les victimes est, pour moi, un sacerdoce quotidien qui trouve son sens dans la satisfaction apportée au client.

Quels sont vos défis quotidiens en exerçant ce métier ?

Le principal défi est celui de la défense du périmètre du droit. Beaucoup d’intervenants autorisés ou non par la loi grignotent chaque jour notre cœur de métier. Les citoyens choisissent de ne pas recourir à l’avocat et d’aller voir d’autres “conseillers”, souvent pour de mauvaises raisons. Il faut leur faire savoir que les avocats sont, mieux que quiconque, formés et compétents dans leurs matières, et disposent d’une assurance responsabilité civile professionnelle en cas de sinistre pour garantir le client en cas d’erreur. En effet, aucun professionnel n’est à l’abri d’une erreur. Notre principal défi, aujourd’hui comme hier, est de faire savoir à tous que dans les domaines du conseil, du contentieux et de la défense, l’avocat est bien l’Homme de la situation.

Comment évoluera votre profession dans les quinze années à venir ?

Les changements sont déjà visibles dans notre pratique quotidienne. Ils trouvent leur origine dans les nouvelles règles professionnelles mises en œuvre par la loi Macron. Parmi elles, la possibilité pour l’avocat de “solliciter” le client à travers la publicité ou des offres de services. Cela nécessitera plus de mobilité pour aller au contact du client, mais aussi plus de disponibilité pour répondre aux demandes qui seront forcément plus nombreuses avec l’augmentation de la visibilité qui va de pair avec la publicité. Ces nouvelles dispositions, qui ont longtemps divisé la profession entre les “pour” et les “contre”, sont désormais dans notre paysage professionnel et nous devons faire avec. Le Conseil d’Etat l’a d’ailleurs rappelé en annulant l’interdiction faite aux avocats de diffuser de la publicité par voie de tracts, affiches, films, radio ou télévision, consacrant ainsi, définitivement, la publicité comme moyen de communication pour l’avocat.

L’Avenir… c’est maintenant. à nous de nous en emparer.

Charles Nicolas 

Avocat à la Cour, ancien bâtonnier de l’ordre des Avocats du Barreau de la Guadeloupe

06 96 22 77 79