Magazine de l’Association des Moyennes et Petites Industries de Guadeloupe.
L’édito

Imaginer le futur de l’industrie en Guadeloupe ne saurait se résumer à une course éperdue vers la modernité à tout prix, mais bien comme une anticipation intelligente des grandes tendances qui détermineront à plus ou moins court terme les conditions de la performance et le jeu de la concurrence.

Bien que liées par nature, les notions « d’industrie du futur » et « d’avenir du secteur industriel », sont différentes. L’une fait référence à de nouveaux besoins et de nouveaux comportements de la part du consommateur, du producteur et du décideur, l’autre a trait à la position et à la représentation du secteur industriel dans les années à venir.

Aux Moyennes et Petites Industries de Guadeloupe, la Smart Industry est abordée comme une option qui doit nécessairement fournir des emplois locaux, en partant du principe que l’enjeu fondamental du développement économique et social du territoire guadeloupéen est l’emploi, et plus précisément la création d’emplois durables. Il n’y a pas de système performant qui serait basé sur l’inactivité et sur la non-production. En d’autres termes, épouser la modernité pour sacrifier l’emploi n’est aucunement l’objet vers lequel nous devons tendre, mais au contraire, il nous revient à tous, et par tous moyens, de promouvoir la montée en compétences des salariés et la formation des nouvelles générations.

Cette réflexion sur le développement du tissu industriel sur notre territoire et sur sa capacité à élargir les opportunités offertes par le marché de l’emploi nous semble devoir être au centre de toute réflexion sur un projet économique global pour la Guadeloupe. Lequel doit encadrer un projet stratégique global pour l’industrie guadeloupéenne.

En somme, rêver du tout numérique ou de la robotique avancée, ne peut faire l’économie d’une prise en compte de notre problématique sociale dans le contexte guadeloupéen. Dans le même ordre d’idées, l’industrie du futur doit tout autant répondre à une préoccupation environnementale qui passe par la maîtrise des dépenses énergétiques, le remplacement des produits dangereux par des produits moins dangereux, et des ressources fossiles par des ressources renouvelables.

Puisque la Gwadloup Smart Industry est déjà à nos portes, soyons collectivement les bâtisseurs de ce nouvel horizon, et de moins en moins des entités engluées dans des logiques de rattrapage, dont l’avenir serait condamné à demeurer incertain.

par Franck Desalme

Président des MPI Guadeloupe