Le 6 décembre dernier, le groupe RCI pro-fitait d’une soirée électorale pour tester la diffusion live d’une émission studio. Ce dispositif exceptionnel proposait aux auditeurs / internautes de suivre l’intégralité de la soirée en vidéo sur le site www.rci.fm. Il s’agissait là d’une première pour une des radios du groupe dont la stratégie est désormais résolument axée sur les nouvelles technologies. Jean-Philippe Ludon, Rédacteur en chef web, explique les raisons de cette orientation.

Après cette première expérience de radio-télévisée, peut-on dire que vous êtes convaincu par le processus ?  

Evidemment, le digital fait désormais partie intégrante de nos vies. Nous ne fonctionnons quasiment plus sans notre Smartphone ou notre ordinateur portable. Après la démo-cratisation des webradios, le fait de filmer les émissions me paraît inévitable. D’ailleurs, je ne parlerais pas de radio-télévisée mais plutôt de radio-vidéo. Faire de la télévision est un processus précis qui demande énormément de technique et de rigueur. La radio-vidéo est plus light. C’est plutôt une manière d’amener l’auditeur dans les coulisses de la radio et ce, en images.

La radio-vidéo est-elle une stratégie incontournable pour un média tel que le vôtre ?

Définitivement ! Selon moi, c’est la suite logique de notre métier. Comme je le disais précédemment, nous ne pouvons plus faire abstraction des améliorations technologiques faites dans notre secteur d’activité. Ce n’est pas une simple stratégie, aujourd’hui, c’est presqu’une obligation pour la survie du média. Les auditeurs ont le choix, nous nous
devons de rester compétitifs.

Que vous apporte cette « transversalité » entre les
médias ? 

Eh bien, plus d’audience et surtout plus d’engagement et d’interactivité avec l’audience en question. Nous sommes désormais en mesure d’échanger en direct avec nos auditeurs. Comme peut l’être un journaliste, l’auditeur devient acteur dans le relais de l’information avec, par exemple, une simple vidéo transmise via whatsapp.

Certains de vos concurrents ont adopté la radio-vidéo depuis plusieurs mois déjà. Pourquoi avoir attendu avant de vous y mettre ? 

Il faut dire qu’il y a un coût qui peut sembler important de prime abord. Il s’agit aussi de mettre en œuvre des moyens de rentabiliser l’investissement réalisé. Pour répondre à leurs propres besoins, certains grands médias, comme le Figaro, ont construit un studio qu’ils mettent à disposition d’autres entreprises lorsqu’il n’y a pas de tournages prévus. C’est une méthode comme une autre qui permet d’avoir un retour sur investissement rapide. Et bien sûr, il y a la
publicité qui reste l’axe de rentabilité le plus important.

D’un point de vue commercial, pensez-vous qu’il s’agit d’un produit efficace ? 

De manière générale, la publicité sur le web est controversée. Elle est souvent perçue comme intrusive. Pour ma part, je pense qu’il s’agit d’une question de calibrage. Une publicité sur le web doit être travaillée en toute subtilité, de manière à ce qu’on ne la voie pas trop tout en captant parfaitement le message. C’est à ce moment qu’elle devient rentable.

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