Il est encore loin le jour où l’on verra nos taxis manifester contre la concurrence des VTC d’Uber ou LeCab. Il faut dire que nos marchés par leur étroitesse et leur éloignement des grandes concentrations économiques, res-tent en dessous du radar des grands disrupteurs qui secouent nos économies. Mais sans crier au loup, rendons-nous à l’évidence que tôt ou tard, nous n’y couperons pas. Certains secteurs en ont déjà un avant goût.

Par François Brichant

L’économie du tourisme est en première ligne

Parmi ces secteurs, le secteur du tourisme est un des plus exposés. C’est un bon exemple de la mutation qui s’opère. Sa dépendance à Internet en amont du processus d’achat, se fait désormais fortement sentir chez nos acteurs du tourisme local. Avec l’arrivée de nouveaux acteurs qui s’immiscent entre eux et le client final, ils sont forcés de s’adapter. Ce sont par exemple, les comparateurs de prix qui sont devenus des intermédiaires incontournables. Ce sont les Booking.com et Tripavisor.fr devenus prescripteurs de la réservation hôtelière. Ce sont Auto Escape et Liligo qui comparent l’ensemble des tarifs des loueurs de voitures pour fournir à l’internaute le meilleur prix. Ce sont aussi ces plateformes de partage de valeur qui créent de nouveaux réflexes de consommation comme Carfully qui met en relation les particuliers qui souhaitent louer leurs véhicules avec les touristes à la recherche d’une prestation plus authentique. Enfin, ce sont aussi les « Pure players » qui raccourcissent la chaîne de valeur en faisant sauter les intermédiaires, Uber en est le symbole aujourd’hui.

Le « Digital Washing » n’est pas toujours très heureux

Alors face à toutes ces menaces venues de l’intérieur et d’ailleurs, la grande tentation, c’est de chercher à se mo-derniser en digitalisant les points de contacts avec ses clients pour qu’ils aient le sentiment de prolonger leur expér-ience digitale. C’est ce que l’on nomme dorénavant de ce nouveau mot barbare : « phygital ». Mais si ces démarches sont une bonne opportunité de différenciation au niveau de l’image et de la communication, sur le plan de la performance commerciale rien n’a vraiment été convainquant jusqu’à présent. Le client attend du contact humain lorsqu’il est dans le réel et c’est assez logique. Par contre il souhaite gagner du temps et se faciliter la vie.

L’exception qui pourrait confirmer la règle

Dans l’Hexagone, il semblerait que Décathlon ait touché du doigt la bonne équation. Ils viennent de créer un magasin “show room” près de Lille où le digital facilite le parcours du client : il teste, touche, essaye et prend le conseil du vendeur comme dans n’importe quel Décathlon réel. Mais pour acheter un article, il scanne un code grâce à une application installée sur son smartphone. Du coup il ne s’encombre plus de la marchandise et ne fait plus la queue à la caisse. Il peut choisir d’être livré chez lui ou en magasin. Ah j’oubliais !
Les produits sont 10% moins chers. A suivre.

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