« Life, Care & Arts » ou une nouvelle approche en Caraïbe pour générer de l’activité lucrative et entendre la voix des séniors. Lire pour vivre : dans ma vision d’éditeur régional à la fois loin et proche de Paris et du monde de l’édition avec ses grandes mutations, il est impératif de réajuster l’approche de la commercialisation de nos ouvrages. Un moyen pour entendre la voix des séniors. L’avenir est dans les livres de poche (petit prix) et les livres audio de romans régionaux. Devant la paupérisation inévitable du lectorat dans nos régions, libraires et éditeurs sont unanimes sur ce point, le volume d’ouvrages achetés va diminuant. La lecture perd de l’importance dans la notion de distraction et de gestion du temps libre. Le voyage, la croisière permettent de s’évader. La gastronomie, la fête sont les moyens de s’étourdir. Même si cela coûte plus cher que le livre, ils offrent l’avantage de s’adresser au plus grand nombre et à toutes les couches sociales. La nécessité de rendre moins élitiste et confidentielle l’activité économique d’éditeur et de libraire répond aux exigences de cette société moderne antillaise. Elle favorise l’émergence d’une économie proposant à la fois des solutions viables pour l’avenir et du plaisir pour tous. Là réside la solution : amener à la lecture de livres et de magazines afin de faciliter la vie et de comprendre les mutations de notre société. J’invite les libraires à fournir davantage d’écoute et d’échanges avec les clients en offrant cafés ou jus, pas seulement à l’auteur lors des signatures. Il faut aussi redonner toute leur place aux personnes âgées qui conservent l’ADN de notre société créole, ses rythmes, ses mythes et son patrimoine, donc son identité singulière. Remettre l’humain au centre de tout, revaloriser l’expérience liée à l’âge dans une société attirée par la nouveauté et l’immédiat. Mettre sur le marché des offres plurielles autour d’actions de loisir culturel sera payant.
– un baromètre annuel basé sur l’interview de 1000 séniors pour rendre compte de leur perception des évolutions de la société et de l’économie.
– Des croisières culturelles, musicales plus variées, thématiques, proposant échanges et débats avec chercheurs, historiens, écrivains.
– La réalisation d’études de marché avec des institutions médicales sur les besoins des séniors, car des logiques économiques ne peuvent être durables que lorsqu’elles sont adossées à des valeurs humaines.
– Des expositions d’art contemporain et design objet.
– La publication de beaux livres sur le patrimoine (bijoux, mobilier et art culinaire créoles).
Croire à l’économie du vieillissement, c’est l’affaire de tous.
Jean-Benoît Desnel, éditeur, vice-président de « Life, Care & Arts Fondation »
Contact : parismetis.enecriture@gmail.com