Professionnelle de la santé et femme politique, Marie-Rose Won Fah Hin nous livre ses secrets de femme passionnée et passionnante. Une rencontre emplie d’espoir et d’altruisme.

Qui est Marie-Rose Won Fah Hin ?

Marie-Rose Won Fah Hin : Je suis Directrice générale de l’Aurar, un établissement de santé réunionnais spécialisé dans la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique et de l’obésité. J’ai également créé le fonds de dotation philanthropique Philancia, afin d’œuvrer dans la lutte contre les maladies ODHIR (Obésité, Diabète, Hypertension, Insuffisance Rénale). Enfin, je suis conseillère régionale de la Région Réunion.

Quel est votre parcours professionnel ?

Après ma licence LEA (Langues étrangères appliquées) en anglais et allemand, j’ai obtenu un DESS « Gestion et aménagement des collectivités locales ». J’ai ensuite passé le concours pour devenir cadre hospitalière, poste que j’ai occupé pendant quinze ans à La Réunion.

Depuis 1999, j’assure la direction de l’Aurar. Entre temps, j’ai obtenu le CAFDES (Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale) à l’Ecole nationale de la santé publique à Rennes (qui est devenue l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique), ainsi que le DU Santé Publique de l’Université de La Réunion.

Pourquoi avoir choisi cette orientation professionnelle ?

Par hasard ! En revenant à La Réunion après mes études, j’ai été reçue au concours hospitalier, et j’ai choisi de rester auprès de ma famille à Saint-Louis. Aujourd’hui, c’est par passion que je continue mon métier, non seulement pour la santé publique, mais aussi pour la liberté d’entreprendre et de réaliser des projets.

Quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ?

J’ai toujours été révoltée par la misère humaine et l’injustice. Une cause qui me tient à cœur est de faire en sorte que tous aient accès au savoir et à la dignité. Il y a des inégalités à La Réunion, mais ce sont surtout les inégalités au niveau régional qui choquent, notamment à Madagascar ou aux Comores. C’est la raison pour laquelle l’Aurar s’est beaucoup investie à Madagascar depuis 10 ans pour permettre un accès à la dialyse dans les hôpitaux publics d’Antananarivo et de Tamatave.

Pourquoi avez-vous choisi de vous investir en politique ?

Pour deux raisons : la première est que je pense que celui ou celle qui pense avoir la capacité de faire quelque chose doit le faire ; et la seconde est que je considère la politique comme un vrai levier de changement dans la construction de la Cité. Je pense que chaque personne peut et doit apporter sa pierre à l’édifice. C’est de la responsabilité collective et individuelle.

A quoi ressemblerait La Réunion idéale de demain ?

La Réunion idéale de demain serait une société harmonieuse, qui garantisse l’égalité d’accès à tous : accès au savoir, accès à la santé, accès à l’action politique… Ce sont les composants essentiels pour obtenir une Réunion harmonieuse ! Pour y arriver, chaque personne doit trouver son équilibre pour se dépasser et aller vers les autres. Il faut développer la générosité et l’entraide. C’est l’un des objectifs de Philancia : permettre à chacun de s’investir en matière de santé, afin que La Réunion de demain soit une Ile Santé.