Discrètement mais sûrement, le territoire se dote de nouveaux outils et bâtiments qui seront clés pour les générations de demain. – Photo Jean-Albert Coopmann 

Musée du Père Pinchon - Martinique
Musée du Père Pinchon

Bâtisseur d’avenir. C’est souvent une des sources de l’engagement des hommes politiques. On se présente devant les urnes pour transformer un territoire, un pays, façonner un peu la destinée de son peuple.

Une fois l’intention posée, reste à conduire et mener à leur terme de tels projets. Un chemin semé d’embûches qui repose sur une multitude d’acteurs, des concepteurs aux techniciens en passant aussi par différents partenaires financeurs, et qui s’étire sur plusieurs années.

Finalement, les projets voyant le jour sur le temps long, on finit par s’habituer et les considérer comme des acquis de toujours : le territoire a changé et c’est déjà une évidence. Peut-être est-ce « l’évidence », la bonne mesure du succès de ces projets ?

Arrêtons-nous quelques instants sur quelques-unes de ces transformations promises et accomplies qui seront l’environnement des générations futures.

Nouveau Lycée Schoelcher - Martinique

Lycée Schoelcher : un outil pour l’avenir 

Ce bâtiment emblématique qui ouvrit ses portes en 1937 est devenu ces dernières années le plus important projet de la décennie en Martinique : un lycée moderne « conçu pour mettre la jeunesse martiniquaise en condition de réussite », cite Alfred Marie-Jeanne. Les travaux sont en cours d’achèvement.

  • Le nouveau lycée Schoelcher sera bientôt prêt à accueillir des dizaines de générations d’élèves dans les conditions d’enseignement optimales, de la seconde jusqu’au premier cycle de l’INSA Lyon.

Conformément à la politique de la CTM « de formation et d’enseignement dans la Caraïbe et la zone Amérique », le lycée Schoelcher veut devenir un pôle d’excellence scientifique et technologique à Fort-de-France. Et l’implantation en Martinique du 1er cycle de formation de l’école d’ingénieurs INSA Lyon vient conforter ce projet.

Les travaux sont quasiment terminés, une visite a été organisée fin novembre pour donner à voir cette réalisation hors normes : 4 ans de travaux et 82 millions d’euros de budget dont plus de 53 millions apportés par la CTM.

  • Le lycée est doté des capacités de résistance parasismiques et para cyloniques les plus exigeantes.

En cas de séisme, les bâtiments peuvent absorber le choc et « bouger » de 17 cm dans un sens ou dans l’autre.

Cette amplitude, garantie par des jonctions adaptées entre les bâtiments et des habillages souples pour tous les tuyaux et câbles, permet que le lycée soit de nouveau opérationnel « à la seconde qui suit un séisme », assure l’architecte Gustavo Torres, qui guida la visite d’Alfred Marie-Jeanne en présence du recteur de l’Académie.

Escalier central - Lycée Schoelcher - Martinique
  • Le projet impressionne par sa modernité, par son intégration sur l’ancien site en plein centre ville.

Conçu différemment du lycée traditionnel, la cour a laissé place à une large « rue piétonne » qui dessert l’ensemble des bâtiments et salles de classe, avec à une extrémité les équipements sportifs et le réfectoire, la bibliothèque et les salles de classes préparatoires de l’autre côté.

Les volumes des espaces communs, le grand escalier central, le sous-bois à l’arrière, les équipements photovoltaïques et de récupération des eaux de pluie, la scène de théâtre avec loges et l’auditorium attenant…

Tout est calibré pour que l’établissement devienne le laboratoire lycéen, un lieu où construire ses projets et son avenir.

Cette cinquième et dernière visite du président du Conseil Exécutif avant livraison du lycée, il l’apprécie tout particulièrement. Il ne s’en cache pas, ce projet il l’a porté « de très longue date » contre vents et marées.

« J’ai tenu promesse », sourit-il. A quelques mois de l’inauguration officielle en mai 2021 et de la première rentrée scolaire en septembre 2021, il reçoit « des marques de félicitations et d’admiration de la part de voisins de la Caraïbe comme de présidents de régions de France continentale ».

Services Techniques CTM

Ancienne maternité Victor Fouche : Le QG des Services Techniques    

La maternité de Redoute s’offre une seconde vie. Vaste complexe construit en 1955, elle devient cette année le siège des services techniques de la CTM. Jusqu’alors, ces équipes dédiées aux routes, aux infrastructures sportives, à l’entretien des bâtiments (collèges, lycées, hôtel de la Collectivité…) se répartissaient sur une multitude de sites.

Un éparpillement révolu qui va permettre à toutes les équipes « de se parler et travailler ensemble beaucoup plus facilement et sans perte de temps », explique le président de la CTM.

Le bâtiment compte 210 bureaux, 11 salles de réunion, un PC de crise opérationnel, des vestiaires sanitaires pour les géotechniciens, une régie technique… 16 mois de travaux ont été nécessaires pour aménager le bâtiment de 6 étages et 8000 mètres carrés.

L’ex-maternité est devenue le nouveau QG pour les 1000 employés des Services Techniques de la Collectivité, entièrement supervisé par un système informatique qui commande à distance climatisation, éclairage des bureaux, contrôle d’accès et alarme.

MACMA : Une scène internationale du monde l’art

« Doter la Martinique d’un musée d’art contemporain ». Écrit tel quel, ça ressemble à une simple note d’intention, un projet de l’ordre du possible et à étudier. C’est bien plus que ça, le MACMA a été conçu comme un projet structurant qui veut changer le monde de l’art.

Comment ? « En démocratisant l’accès et stimulant sa professionnalisation », résume le président de la CTM. Nous sommes le seul territoire des Antilles-Guyane avec une école supérieure d’art, mais les artistes restent peu visibles du grand public en Martinique.

Alfred Marie-Jeanne - Lycee Schoelcher - Martinique

« Ce projet de musée s’est imposé comme la meilleure forme et la meilleure réponse pour structurer ce secteur et donner leur voix aux artistes Martiniquais en devenir », explique le président de la CTM.

Par ailleurs, la Collectivité dispose d’une collection d’art moderne et contemporain de 600 pièces (tableaux, gravures, sérigraphies, sculptures…), « l’une des seules collections d’art de la Caraïbe de portée internationale avec des artistes de différentes envergures » souligne le président, qui était jusqu’alors stockée dans les réserves et qui pourra être valorisée.

Le MACMA permettra d’exposer cette collection, de recevoir des expositions extérieures, et plus largement de constituer un terreau fertile pour la création Martinique. Le projet prévoit trois sites complémentaires :

  • L’ancien palais de justice, emblématique et classé, sera dédié (sous réserve d’une décision de justice) à l’espace muséal, accessible à tout le monde, la population ainsi que les touristes.
  • Le second site sera un centre d’art, hébergé à la villa Béhanzin, et servira d’incubateur artistique. Tout à la fois un espace de vie, de travail, de création et d’accompagnement des artistes, il sera également doté d’un fablab pour toutes les questions d’innovation numérique au musée.
  • Le troisième lieu sera celui d’une réserve centralisée, qui permettra de mutualiser les moyens matériels et humains dans le cadre d’ateliers de restauration d’œuvres ou pour permettre la fabrication de caisses de transport… Il s’agira d’un centre de ressources pour les professionnels avec une visée de développement de la coopération culturelle caribéenne et assurer une transmission des savoir-faire.
Fonds-Saint-Jacques - Martinique
centre de Fond Saint-Jacques

Culture : un écosystème sur-mesure avec 2 nouveaux centres culturels 

Après plusieurs années de travaux, le centre de Fond Saint-Jacques est prêt. Une fois le désamiantage achevé, le bâtiment a été rénové, équipé et modernisé pour en faire un centre de rencontres culturelles.

Lieu de programmation culturelle avec des expositions, des performances et du théâtre, et aussi un outil de création, de fabrique, quelle que soit la pratique artistique. 

Un second centre inauguré en 2018 est le Centre culturel Antoine TANGAMEN dit « ZWAZO », sis à l’habitation Gradis à Basse-Pointe. Lieu de rencontre, d’atelier de diffusion de spectacle, pensé notamment pour le jeune public scolarisé dans le Nord-Atlantique. 

Habitation Gradis - Martinique
Habitation Gradis

150 étudiants sur le campus caribéen des arts

En 2016, grâce a la mobilisation des équipes pédagogiques et administratives, le projet pédagogique a pu être validé et l’école continuer à disposer des agréments nécessaires pour délivrer le diplôme national des arts de niveau Licence et Master.

Cet enseignement suivi par 150 étudiants de Martinique et de Guadeloupe, leur permet depuis leur région natale, d’étudier, de pratiquer, d’acquérir des techniques pour devenir des artistes et des professionnels du monde artistique.

Une école martiniquaise d’enseignement des arts 

Le projet est celui de la « territorialisation de l’enseignement artistique », qui vise à s’appuyer sur les associations du territoire qui ont déjà fait leurs preuves au niveau pédagogique et scientifique avec un personnel diplômé.

Tous ces enseignements artistiques vont intégrer et constituer ce réseau de l’école martiniquaise d’enseignement de l’art. Une première vague a eu lieu avec les écoles de musique qui ont perçu une aide pour l’investissement. La danse a suivi sur le même principe. Le théâtre suivra.

Après cette phase viendra dans un second temps un projet de construction d’un lieu qui sera dédié à la professionnalisation des jeunes artistes, du diplôme d’État jusqu’au doctorat.

Collectivité Territoriale de Martinique
www.collectivitedemartinique.mq