Marie-Rose Dubois nous livre un parcours où son engagement pour les métiers de l’intérim et pour la promotion de l’emploi a toujours été un moteur.

Propos recueillis par Marlène François

Depuis quand occupez-vous votre poste chez Martinique Travail Temporaire/PLACIDOM?

Marie-Rose Dubois : Après vingt ans dans l’intérim en France mé-
tropolitaine, j’ai pris mes fonctions en mars 2007 chez Martinique Travail Temporaire. La société existe depuis près de 25 ans en Martinique et peut se prévaloir d’un savoir-faire de proximité. Depuis 2009, elle comprend huit entités réparties en Martinique-Guadeloupe-Océan Indien. Chacune d’elles, marquée de l’enseigne MTT-PLACIDOM, est menée par un directeur en charge de son propre département. J’occupe le poste de directrice régionale Antilles-Guyane depuis 2012.

Avez-vous une formation en ressources humaines ?

En fait, je suis formée à la gestion et au droit social. Des connaissances qui m’ont d’ailleurs permis d’intégrer le secteur de l’intérim, tout particulièrement dans un même groupe sur la France métropolitaine, où j’ai pu acquérir et perfectionner des compétences techniques, d’adaptabilité, de réactivité et surtout, où je me suis imposé des challenges. Des pratiques destinées à aiguiser une vision stratégique, solide, combinée à une attention constante aux détails opérationnels.

Pour vous, quel est l’aspect le plus intéressant du secteur de l’intérim ?

Au départ, la perspective du métier d’encadrement m’a certainement séduite. Etre sans cesse à l’écoute de l’autre requiert un minimum de compréhension et d’attention : de bonnes clefs qui aident à résoudre les difficultés relationnelles et sociales et à encourager les développements. Ce qui me plaît beaucoup dans ce secteur, et qui s’avère indispensable, c’est la pluralité des compétences et la transversalité des fonctions. Le registre des ressources humaines couvre tant les aspects “techniques” que la réalité “administrative”, il demande de cultiver des capacités telles que l’autonomie, la polyvalence, la créativité, la réactivité, la curiosité, le sens du service, la patience, la disponibilité.

Comment se porte le secteur de l’intérim aujourd’hui ?

La situation générale du travail temporaire en France reprend des couleurs après plusieurs années difficiles. Par ailleurs, le secteur vit une réelle mutation. On a connu un avant et un après, postérieur à la législation du travail temporaire de 1972. Et depuis 2005, une nouvelle image émerge suite à la loi de programmation pour la cohésion sociale, la loi “Borloo”, qui a autorisé une nouvelle activité aux agences d’emploi, celle du recrutement. Notre profession développe aussi depuis plusieurs années la flexibilité responsable en créant de véritables dispositifs de sécurisation professionnelle.
Aujourd’hui, Prism’emploi (Fédération Professionnelle des métiers du recrutement et de l’intérim) compte17 représentants régionaux en France. Je représente la profession en région Martinique et j’ai pour mission, dans le contexte de crise actuel, de tout mettre en œuvre pour promouvoir le savoir-faire de notre profession, les actions de la branche en faveur de l’emploi et de la sécurisation des parcours des intérimaires.

Comment envisagez-vous son avenir à moyen terme ?

Les nouveaux dispositifs de sécurisation professionnelle (CDI intérimaire, allongement des durées d’emploi) et de formation continue constituent plus que jamais une priorité dans un contexte de hausse du chômage. Contribuer à l’amélioration du fonctionnement du marché du travail suppose également de prendre des engagements dans la durée et de développer une politique d’action et de promotion de l’égalité des chances pour favoriser l’accès à l’emploi.