Producteur de curcuma à la Plaine des Grègues, Guibert Hoareau est toujours fier de présenter son activité et ses produits. En l’écoutant, on comprend mieux pourquoi.

Par Benjamin Postaire

« De la plantation à la commercialisation ». Voilà comment Guibert Hoareau définit son activité. A la Plaine des Grègues, dans les hauts de Saint-Joseph, ce fils d’agriculteur consacre sa vie à une épice qui le passionne : le curcuma. Et il ne tarit pas d’éloge sur son produit : « le curcuma de la Plaine des grègues est le meilleur de La Réunion, tout le monde le sait. » Il n’a pas tort, la réputation de ce petit coin de Réunion et de son épice magique n’est plus à faire.

Pourtant, quand Guibert quitte l’école à 16 ans pour travailler sur l’exploitation de son père, ce dernier cultive de la canne et fait du maraîchage. C’est en 1997, quand il reprend l’exploitation à 29 ans, que notre agriculteur décide de cultiver du curcuma. Aujourd’hui, cette culture représente 90% de son exploitation, sur près de quatre hectares, pour environ 3,5 tonnes produites par an. « J’ai fait ce choix car j’ai vite compris que ça représentait l’avenir, les gens en demandaient de plus en plus, surtout du curcuma de la Plaine des Grègues. Et puis c’est une culture respectueuse de l’environnement qui ne nécessite pas d’insecticides », explique-t-il.

La mention Produit Pays contre le curcuma importé

Guibert Hoareau le revendique, la consommation de curcuma est ancrée dans la culture réunionnaise et l’épice vient relever les caris familiaux partout sur l’île. Lui, en met « dans tous les plats ». Il le consomme aussi en sirop. « C’est excellent pour la santé, le curcuma possède des propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires », assure-t-il.

La qualité de ses produits l’ont logiquement amené à être certifié par l’Association Produit Pays Réunion. Cette mention « Produits Pays » garantit l’origine 100% locale de son épice. Et c’est loin d’être un détail pour Guibert Hoareau. « La majorité du curcuma consommé par les Réunionnais vient de Madagascar ou d’Inde alors qu’il est de moins bonne qualité », explique-t-il. Il est donc important de porter attention à l’étiquette. Mais le producteur va plus loin : « Sur les marchés forains, je vois du curcuma estampillé Plaine des Grègues alors que c’est faux ! »

Dur à admettre lorsqu’on s’acharne à proposer un produit de haute qualité. Avec son employé, son fils et sa femme, Guibert Hoareau cueille le curcuma à la main puis réalise l’ensemble des étapes : séchage, nettoyage, mise en lamelle et mise en poudre. Le meilleur moyen de le constater est d’ailleurs de se rendre aux Journées portes ouvertes qu’il organise sur son exploitation. Cette année, elles se déroulent les 10 et 11 septembre. L’occasion de déguster, notamment, le plat préféré de Guibert : « Un riz jaune zembrocal avec de la pomme de terre et beaucoup de curcuma ».