Lycéenne en Guadeloupe où elle a intégré une classe de sport étude, la jeune golfeuse revient en Guyane passer deux semaines de vacances en famille. Elle en profitera pour chercher de nouveaux sponsors. 

Par Fred Avril

La maturité dont fait preuve Kenya Ho-You-Fat est assez déconcertante. « La Guadeloupe m’a rendue autonome et indépendante », répond la jeune fille, âgée d’à peine 17 ans. Il y a un an, déterminée à vivre de sa passion pour le golf, la Guyanaise débarque seule en Guadeloupe, laissant famille et amis à Cayenne. « Je veux devenir professionnelle et en Guyane, c’est compliqué. Il n’y a pas de structures adaptées. Bien sûr, c’est dur d’être loin de mes proches et j’ai parfois des gros coups de blues. Mais je n’avais pas le choix. Et puis quand on est pro, en tournoi, on est souvent seul », relativise-t-elle.

En Guadeloupe, la jeune fille prépare un bac ES. « Je passe les épreuves de français et de sciences cette année. Ça aussi c’est difficile parce que je m’entraîne beaucoup. Kenya joue au golf trois après-midis par semaine au club des Abymes et le week-end sur le golf de Saint-François. La Guyanaise a six ans quand sa mère l’inscrit dans un club de golf. « Je n’aimais pas ça », se souvient la jeune fille. Mais ma mère m’y emmenait afin que je sois plus sage et moins bavarde à l’école ». Malgré les réticences, Kenya s’accroche. Encore et encore ! Le déclic vient assez tard, il y a deux ans environ. L’année dernière, elle dispute les championnats de France par équipe à Aix-les-Bains. Et c’est carrément la révélation. « C’est là que j’ai su que je voulais devenir pro. Aujourd’hui, mon grand rêve c’est de disputer les Jeux Olympiques de 2020 ! » La route sera longue, Kenya le sait. « Je suis classée 4.7 alors que les filles de mon âge sont 0, voire ont un index négatif. Mais c’est logique parce qu’avant, je ne prenais pas le golf très au sérieux et je n’avais pas les infrastructures pour. En un an, j’ai déjà bien progressé et tellement appris… ». Kenya Ho-You-Fat a terminé première à la Barbade, troisième à Trinidad et première en Guadeloupe. « Mais ce n’est pas encore ce que je veux. Pendant les grandes vacances, je vais participer à plusieurs grands prix en France en espérant gagner des points. J’irai aussi aux championnats de France cadets à Lille. Et si je passe le cut ce sera bien ». Mais avant, Kenya viendra passer deux semaines de vacances en Guyane. Des vacances sportives en fait, entre préparation physique et mentale et recherche de sponsors. « Deux semaines pour convaincre », sourit-elle. Et pour repartir encore plus forte et déterminée.