La CGSS Martinique a entamé un projet de modernisation autour de trois axes : plus de sens, de qualité et de service public. 

-Photographie Jean-Albert Coopman- 

Joël Quiniou n’a rien d’un novice. Directeur général de la Caisse Générale de Sécurité Sociale de Martinique depuis le 1er mars 2019, il a pris ses fonctions avec les idées claires et une solide intention de mieux faire, c’est-à-dire « mieux rendre le service public dû aux 360 000 assurés de Martinique ».

Passé par la direction de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Finistère pendant cinq ans et de celle de la Côte d’Opale pendant trois ans, Joël Quiniou dispose de la vision, des outils et de l’envie d’imprégner sa marque sur un territoire et un service public qui comptent à ses yeux.

Rencontre. 

Depuis votre prise de poste à la direction de la CGSS Martinique, quel est le fil rouge de votre action ?

Joël Quiniou : Si la Sécurité Sociale de Martinique fait partie des acquis et du paysage social depuis 72 ans, la manière de remplir sa mission peut et doit toujours être améliorée.

« C’est cet attachement à la qualité de cette mission, à la qualité des échanges avec les assurés et les cotisants, à la tenue des délais de remboursement et de paiement des indemnités journalières et des retraites qui est le fondement des objectifs de la Caisse pour les quatre prochaines années. »

Comment va s’incarner cette démarche de modernisation de la CGSS ? 

Nous construisons actuellement un projet d’entreprise qui sera finalisé en avril. 

L’idée est de déterminer ce qui est essentiel, pour mieux servir nos publics, en termes de qualité de vie au travail, de ressources humaines, d’approche managériale, d’efficience…, et que cela vienne aussi, voire surtout, des employés et des cadres de la caisse.

C’est une première pour la CGSS Martinique (et le troisième projet d’entreprise pour Joël Quiniou, ndlr) et ça correspond à une véritable attente en interne. Ils ont été 250 salariés volontaires pour ces séances de travail collectif, ce qui démontre une soif d’évolution, de modernisation de leur travail et du sens qu’ils lui donnent. 

Cette modernisation de la CGSS Martinique, c’est également un enjeu d’image ? 

Vous soulevez un point important, cette « image » c’est en effet un défaut dans notre communication. Les seuls avis qui s’expriment à notre sujet le sont souvent lors de dysfonctionnements, de retards et de situations de tensions…

Ces difficultés existent et nous faisons tout pour les corriger, mais cette image est incomplète.

La réalité c’est aussi 850 agents au plus près de la vie de 360 000 Martiniquais avec, tous les jours, des milliers de dossiers instruits, d’appels traités, de points litigieux résolus… Tous les jours, nous œuvrons à délivrer un service public conforme à ce qu’il doit être.

L’intégration du RSI au sein de la Caisse, depuis le 1er janvier, est à ce titre une étape importante…

En effet, c’est le gros chantier de ce début d’année. Ce transfert des activités et des salariés du RSI est en préparation depuis deux ans pour un passage sans heurts pour les salariés comme pour les cotisants et assurés sociaux.

Concrètement, chaque branche de la caisse a repris une activité du RSI et le personnel va changer le moins possible de mission.

En Martinique, une quarantaine de collaborateurs ont ainsi rejoint la Caisse Générale de Sécurité Sociale et la Direction Régionale du Service Médical.

Rien ne change pour les travailleurs indépendants ? 

Ils sont toujours accompagnés au quotidien par l’Assurance maladie, l’Assurance retraite et les Urssaf pour leur protection sociale.

Seul change l’interlocuteur : la CGSS Martinique devient l’interlocuteur unique des travailleurs indépendants pour ces trois branches. Ce changement est automatique, les travailleurs indépendants n’ont rien à faire.

Les professions libérales ne changent pas d’interlocuteurs s’agissant de leur retraite. Elles continueront à cotiser auprès de leur caisse de retraite actuelle.

Cotisations inchangées

« Cette réforme de la protection sociale des travailleurs indépendants s’accompagne de mesures en faveur de leur pouvoir d’achat (exonération des cotisations en 2019 pour les créateurs d’entreprise…) et de l’amélioration de leur couverture santé (allongement du congé maternité pour les indépendantes). En revanche, elle ne modifie pas leurs cotisations ni le champ des prestations servies. »

Joël Quiniou, directeur général de la Caisse Générale de Sécurité Sociale de Martinique

Plus de « simplification et de transparence », c’est ce vers quoi doit aller la CGSS ? 

C’est essentiel ! L’optimisation des outils digitaux doit permettre de faire le maximum de choses de manière dématérialisée. De même que les dispositifs nationaux doivent répondre avec plus de simplicité aux situations des assurés.

C’est le cas avec la Complémentaire santé solidaire (CSS), lancée le 1er novembre 2019, qui remplace et gomme les difficultés des précédents dispositifs Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l’Aide à la complémentaire santé (ACS), afin qu’aucune personne ne renonce à des soins à cause de complexités administratives ou par manque de ressources.

« L’accueil, les traitements de dossiers, la tenue des délais…, tous les droits sociaux des 360 000 assurés de la Caisse de Martinique, c’est notre responsabilité de les honorer, et notre fierté aussi. »

CGSS
www.cgss-martinique.fr