La CCOG – établissement public de coopération intercommunale regroupant les huit communes de l’Ouest Guyanais – continue sur sa lancée en multipliant les projets qui permettront de donner à cette partie du territoire la place et la visibilité qu’elle mérite. 

Par Audrey Ollon

Territoire riche en ressources, l’Ouest Guyanais ne ménage pas ses efforts et compte bien poursuivre son développement. “Je mets un point d’honneur à répondre à une certaine demande politique pour donner à la CCOG sa place sur le territoire de la Guyane et parmi les acteurs institutionnels, mais également lui offrir la visibilité qu’elle mérite “, explique Guylaine Bourguignon, directrice générale des services de la CCOG en poste depuis 18 mois.

Dans cette partie de la Guyane où la moitié de la population a moins de 20 ans, il est important et cohérent d’accorder une importance toute particulière à la jeunesse et notamment aux jeunes qui partent faire des études supérieures et qui reviennent ensuite. “ Nous souhaitons montrer que dans l’Ouest les jeunes arrivent également à des niveaux d’études supérieures. Dans un avenir proche, il est vrai que nous aurons besoin de cadres, de techniciens… Nous aurons besoin de ces personnes ressources qui connaissent bien le territoire et ses spécificités “, explique la directrice.

La CCOG aura également besoin de personnes ressources de tous les niveaux, notamment dans l’agriculture, la culture ou encore l’environnement qui sont des enjeux majeurs pour le territoire. Il faut mettre en place des grandes unités de collecte de déchets et de recyclage. C’est pourquoi il est important de visualiser la jeunesse dans sa globalité comme le rappelle Guylaine Bourguignon. “ Dans tous les domaines, à tous les niveaux ! Nous avons mis en avant les bac+, mais on n’oublie pas que dans cette mise en valeur des personnes ressources, il y a des jeunes qui n’arriveront pas au niveau bac mais qui pourtant ont une intelligence, une ingéniosité, une technicité qu’ils peuvent mettre à profit “.

Accordant une importance toute particulière au fait de recruter des enfants du pays, la CCOG est optimiste en ce qui concerne l’avenir. “ La personne ressource que l’on va former est le ferment du développement d’un territoire, c’est ce en quoi nous croyons “, conclut Guylaine Bourguignon.

La jeunesse, l’un des atouts de l’Ouest Guyanais 

Irina, Tiarrah, Caroline et John sont 4 jeunes diplômés originaires de l’Ouest Guyanais. Ils ont fait le choix de revenir débuter leur vie professionnelle sur la terre qui les a vu grandir. 

Irina Hascoêt a 24 ans, elle a effectué une partie de ses études en Guyane avant de partir vers de nouvelles aventures à Rennes. Inexorablement attirée par sa région elle est finalement revenue dans l’Ouest Guyanais après son master. “Je suis revenue dans notre belle région pour réaliser un second master 2 en économie du développement et de l’environnement, notamment pour définir un sujet pour ma poursuite d’études. J’ai effectué mon stage à la CCOG pendant 5 mois. Je me suis toujours sentie concernée par l’intérêt général”, explique la jeune femme.

Caroline Siong à 26 ans, elle est responsable de communication à la CCOG. D’origine hmong elle est née à Saint-Laurent du Maroni. Après l’obtention de son bac ES en Guyane elle est admise à Sciences Po Paris. ”Grâce à Sciences Po Paris, j’ai eu des amis de tous les continents et j’ai pu voyager un peu partout comme au Canada, aux USA, en Europe ou encore en Australie. Les voyages aident à grandir spirituellement et à nourrir notre esprit d’expér-
iences”, explique t-elle. Après ces riches aventures elle revient en Guyane. “C’est un territoire avec beaucoup d’atouts et de richesses qui ne sont pas encore exploités à 100%”, explique celle qui se réjouit de travailler à la CCOG. “Je consacre mon travail et mon énergie aux communes dans lesquelles j’ai grandi”, précise t-elle.

John Augustin âgé de 25 ans, il est technicien agricole à la CCOG depuis février 2015. Après avoir obtenu son BAC STAV au lycée agricole de Matiti à Macouria, il obtient par la suite une licence Management Développement Durable des Petites et Moyennes Entreprises Agricoles à la fac de Champollion de Rodez. Il est important pour John de revenir travailler en Guyane. “Si j’ai pu poursuivre mes études en Métropole c’est en partie grâce aux structures qui sont présentes dans le département. Travailler en Guyane c’est une façon de remercier les personnes qui ont placé leur confiance en moi et qui m’ont soutenu tout au long de ma scolarité”, explique t-il reconnaissant.

Tiarrah Steenwinkel, 24 ans, est assistante de gestion au service développement économique à la CCOG. Après un bac L option Arts Plastiques elle fait une formation de décoratrice d’intérieur, une année préparatoire en architecture à Paris puis un BTS en Hôtellerie Restauration et Tourisme en Guyane. Il est important pour la jeune femme de participer au développement de son territoire. “C’est une immense opportunité de pouvoir travailler dans ma région d’origine. Rien que le simple fait de contribuer au développement économique en valorisant les ressources, les savoirs locaux et à la création d’activités durables dans des filières structurées, dans le respect des modes de vie”, confie-t-elle.