Quand vous arrivez la première fois à l’île de la Réunion, vous êtes happé ! Tel un écrin de beauté dans l’océan indien, l’île Bourbon, comme on aime à l’appeler, livre ses richesses sans retenue. Avec plus de 40% de son territoire classé au patrimoine mondial de l’Unesco, l’Île de la Réunion est sans conteste une destination à découvrir ou à redécouvrir.

Sa nature luxuriante, ses eaux bleu azur, ses traditions mais aussi son patrimoine cultuel invitent au voyage.

Difficile à classer ! La Réunion est une destination qui convient à tous les goûts. Passionnés de tourisme vert, touriste sportif, amateur de bronzette à la plage, féru de tourisme patrimonial et culture ou encore fanatique des jeux au casino, le touriste a forcément une multitude d’activités possibles durant son séjour.

Les outils sont là mais alors, comment se porte l’industrie touristique à la Réunion ? Quels sont ses atouts ? Qui sont les touristes qui s’intéressent à l’île Bourbon ? Quelques éléments de réponse…

Par Bianca Guduff

A la Réunion, l’industrie touristique semble diversifiée :
hébergement, restauration, transport, location auto-mobile, agences de voyage et activités culturelles, sportives et récréatives… Le touriste a une palette de choix de premier rang !

Selon le rapport de l’IEDOM rendu public en 2015, l’industrie réunionnaise du tourisme comptait un peu plus de 4.700 entreprises en 2013, soit 9,8 % du tissu d’entreprises de l’île. Cette proportion est proche de celle observée au niveau national
(10,0 %), mais inférieure à celles de Guadeloupe (12,2 %) et de Corse (15,6 %).

L’hôtellerie-restauration est le secteur le plus important, avec les deux tiers des entreprises du tourisme en 2013 (principalement dans la restauration).

Des chiffres encourageants

Après 3 années de baisse, la fréquentation touristique repart en hausse en 2015. Ainsi ce sont 426 400 touristes qui ont visité l’île en 2015. L’IRT (Ile de la Réunion Tourisme), dans une enquête présentée en août dernier, annonce qu’au premier semestre 2016, pas moins de 190 034 touristes-visiteurs (extérieurs à l’île) se sont rendus à La Réunion.

De son côté, l’enquête de l’Insee, à propos de l’hôtellerie, publiée début septembre 2016 révèle qu’avec 257 900 nuitées, la fréquentation des hôtels réunionnais, qu’ils soient classés ou non, progresse de 11 % par rapport au 2e trimestre 2015. L’ouverture de nouveaux établissements en 2015 semble dynamiser en effet l’activité hôtelière et touristique. L’île a, entre autres rendez-vous, bénéficié du fort attrait pour l’éclipse annulaire du 1er septembre dernier faisant de l’île un carrefour mondial avec des experts et passionnés venus du monde entier…un bonus pour la filière touristique dans son ensemble.

Et les indicateurs sont au vert et favorables puisque 98% des touristes interrogés déclarent que l’intérêt de la destination est très satisfaisant ou satisfaisant.

Des contraintes subsistent

Si l’augmentation de la fréquentation en 2015 est plus marquée à La Réunion qu’à Mayotte et qu’aux Maldives, elle est par contre inférieure à celle constatée à Maurice ou aux Seychelles. La concurrence est rude dans les îles Vanille.

Selon une note expresse de l’Institut d’émissions des départements d’Outre-Mer (IEDOM), la desserte aérienne de la Réunion reste marquée par le poids de la clientèle locale.

Le nombre de passagers résidents a bondi suite à la mise en place notamment des aides en faveur de la continuité territoriale vers la France métropolitaine. Une des conséquences de ce poids conséquent de la clientèle locale serait donc la saturation de l’offre aérienne par cette clientèle durant les périodes de vacances scolaires à La Réunion. Conséquence directe, le rôle d’acteur touristique des transporteurs aériens est amoindri. Enfin, la desserte de La Réunion reste assez limitée par rapport à sa voisine l’île Maurice, véritable hub international, notamment en nombre de destinations offertes ou tout simplement au regard du nombre de compagnies aériennes qui desservent Maurice.

Autre constat, la destination Réunion est fortement dépendante du marché hexagonal. Au 1er semestre 2016, les touristes métropolitains pèsent 79,8 % de la clientèle totale. Cette situation de mono-marché constitue un handicap pour la destination, trop sensible de ce fait à la conjoncture économique française, poursuit l’IEDOM. Ce tourisme « franco-français » limite la concurrence entre compagnies et concentre les séjours sur des périodes précises.

La Réunion doit donc se tourner, conseillent les experts de l’IEDOM, de manière plus offensive vers d’autres marchés, d’autres cibles comme le marché européen, le marché sud-africain et les nouveaux marchés tels que la Chine ou l’Inde.

Vision non partagée dans sa totalité par Stéphane Foussain, président de l’Ile de La Réunion Tourisme, qui annonçait dès son élection son souhait de recentrer la communication de l’IRT vers la Métropole et l’Europe du Nord !

Un avenir plein d’espoir

Les perspectives de croissance de l’activité touristique, au niveau international, sont très optimistes. A la Réunion, l’industrie touristique peut être un axe de développement de l’île, à condition de prendre les bonnes décisions.

Stéphane Foussain émet par exemple la volonté de faire des Réunionnais installés aux quatre coins du globe des ambassadeurs. Le footballeur Dimitri Payet qui évolue dans le club londonien de West-Ham est l’un des ambassadeurs sur lequel l’IRT mise, fort de la notoriété du sportif suite au Championnat d’Europe des nations et la 2ème place des Bleus de France.

La concurrence des îles voisines, telles que Maurice ou Les Seychelles, très dynamiques, a, à coup sûr, une incidence sur les orientations stratégiques des acteurs du tourisme à la Réunion.

Restent encore à enrayer les points négatifs sur le coût de la destination du fait notamment des tarifs aériens et le coût d’exploitation du parc hôtelier relativement élevé. Des investisseurs chinois et sud-africains semblent s’intéresser de plus en plus au potentiel de l’île verte et bleue, il faut désormais les convaincre de traduire leurs souhaits en investissements concrets.

L’IRT et la CCIR estiment nécessaires de lever les freins qui impactent une croissance du tourisme dans l’île. Néanmoins, les perspectives de croissance et d’emploi dans le tourisme au niveau mondial, le positionnement particulier de la Réunion en termes d’offre (positionnement géographique, spécificité du produit) devraient permettre au territoire de trouver des pistes de développement à forte valeur ajoutée en relais et en complément des secteurs traditionnels, concluait l’IEDOM dans un précédent rapport.

Le challenge est énorme et la définition des marchés ciblés est primordiale pour gagner des parts de marchés et résister face à la concurrence du bassin Océan Indien dans un premier temps. Poursuivre le renouveau du parc hôtelier et des structures d’accueil, attirer de nouvelles compagnies aériennes et séduire des touristes européens, chinois ou encore indiens pour ne citer que ceux-là, le défi est à la hauteur de l’extraordinaire potentiel de la Réunion. La diversité réunionnaise est un atout. Gageons que bientôt la Réunion sera pourvoyeuse de produits touristiques innovants et de qualité. Des produits à l’image du savoir-faire de l’île.

4 nouveaux projets forts pour développer le tourisme 


Le COST (Comité d’Orientation Stratégique du Tourisme) de la Réunion a présenté au début du mois de septembre les projets prioritaires pour le développement de la filière mais surtout pour que l’île Bourbon grimpe encore au rang des destinations phares pour les touristes.A l’issue de la session de ce COST de rentrée, 4 pistes se dégagent pour les années à venir.Construction d’un écogîte au Volcan d’ici 2019 

Tirer encore profit de la situation exceptionnelle de ce site emblématique de l’île qu’est le volcan à l’horizon 2019 en y installant un écogîte. 

Cette structure d’hébergement apportera une offre nouvelle en termes de capacité d’accueil (100 lits et 100 couverts), et de services aux clientèles. La volonté est unanime pour que cet écogîte soit autonome en énergie avec une architecture complètement intégrée au milieu naturel. Résolument moderne, cette nouvelle infrastructure répondra aux besoins des clientèles locales et extérieures. 

Réalisation d’un écolodge au volcan 

Ce projet, pensé de manière complémentaire à celui de l’écogîte du volcan, sera un produit d’image emblématique et exemplaire, tant pour sa haute qualité environnementale, que pour la destination Réunion. 

Cet écolodge haut de gamme s’adressera aux passionnés d’écotourisme qui souhaitent vivre une expérience exceptionnelle, associée à une découverte interprétative du volcan. Un équipement là encore à forte valeur ajoutée !

Réalisation du sentier littoral du Tour de l’île 

De nombreux tronçons de sentiers devront être réalisés pour assurer la continuité du tour de l’île. Les autorités travaillent à la réalisation de cet équipement qui devrait apporter une plus-value à l’attractivité de la destination Réunion. Des tronçons existent et permettent déjà de découvrir une grande partie du territoire. Si une date quant à cette réalisation complète n’est pas avancée, les différents opérateurs s’engagent pour une évolution du dossier pour une livraison dans moins de 10 ans.

Deux nouvelles lignes aériennes 

L’IRT fait état de la progression de la clientèle touristique internationale (passant de 18 % en 2010 à 25 % en 2015) rappelant la nécessité de diversifier les marchés émetteurs.  A ce titre, l’Inde et la Chine font l’objet d’actions particulières en termes, non seulement de promotion, mais également de structuration de l’offre visant à l’amélioration de l’accueil.  Ainsi, les professionnels depuis 2015 sont accompagnés pour adapter leur offre à ces nouvelles clientèles (formation, documentation, démarche de certification, apprentissage de la langue, …). Deux lignes aériennes directes sont également prévues : Réunion-Chennai de façon exclusive au mois de novembre 2016, et Réunion-Chine début 2017.