Il suffisait d’arpenter les allées du Mondial de l’Automobile début octobre à Paris pour se rendre à l’évidence. Les concepts-cars et les casques à réalité virtuelle présents sur la majorité des stands cachaient un certain malaise.

Le retard qu’a pris l’industrie automobile traditionnelle face à la révolution des usages connectés et la voiture autonome s’est considérablement accéléré depuis deux ans. Le très médiatisé constructeur californien Tesla, dirigé par Elon Musk transfuge de la nouvelle économie y est pour quelque chose.

La leçon de Tesla aux constructeurs
En seulement une dizaine d’années, la marque emblématique de voitures électriques connectées a réussi à s’imposer par la grande porte dans le club jusque-là très fermé des constructeurs automobiles. Au Mondial à Paris, l’influence de Tesla était omniprésente. La plupart des constructeurs ont calqué leur concept-car sur la vision d’Elon Musk : le futur de l’automobile est électrique, connecté et intelligent. Mais leur promesse de ne lancer leurs modèles qu’à partir de 2020 semble une éternité. Sur le stand du constructeur californien, les voitures électriques, connectées et intelligentes ne sont plus des concept-cars, elles sont à vendre et roulent déjà sur nos routes.

L’enjeu de l’interface connectée devient prioritaire
L’avance de la firme californienne semble difficile à rattraper à court terme. Face aux usages de plus en plus connectés de leurs clients, les constructeurs doivent au moins mettre à niveau leurs tableaux de bord pour les adapter à l’écosystème digital. L’attente se fait plus pressante avec l’arrivée de la génération Y dans la vie active. Une génération pour laquelle la connectivité est devenue un critère d’achat prioritaire avant le design, le prix et la puissance du moteur.

Accélérer l’innovation pour rester dans la course
Les constructeurs automobiles doivent donc accélérer radicalement la cadence s’ils ne veulent pas devenir uniquement fabricants de matériel roulant. Ils risquent aussi de voir toute la chaine de valeur captée par les entreprises technologiques comme c’est déjà le cas dans d’autres secteurs. Or, les cycles de l’industrie automobile sont beaucoup plus longs que ceux de la nouvelle économie. Si l’on prend, par exemple, la moyenne d’âge d’une automobile en France, elle est de 9 ans. Si l’on remonte le temps, il y a 9 ans c‘était la naissance du premier iPhone. A méditer.

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