Bonne nouvelle, le mois de novembre nous offre deux nouveaux ouvrages à lire à nos enfants : « Tchoupèpè, l’empotée » et « Arakum, celui qui frotte », qui ont le triple intérêt d’évoquer la faune locale, des questions d’identité et d’écologie. Deux bijoux que l’on doit à l’illustrateur Diego et à la scénariste Matcha.

Par Julie Clerc

Bombilo, c’est un genre de gros bourdon aux allures de céréale soufflée qui sillonne la Guadeloupe à la rencontre d’animaux familiers de notre île. Pour le Parc national de Guadeloupe, partenaire depuis ses débuts de la collection « Les rencontres de Bombilo » éditée par PLB Editions, ce personnage attachant est un excellent prétexte pour sensibiliser les enfants à notre patrimoine faunistique. Ainsi, Bombilo fait-il la connaissance de la couresse – un serpent inoffensif et rare – dans « Nihahsah la princesse noire » (tome 1), puis de la tortue verte Tchoupèpè, animal maladroit qui apprend à s’affirmer dans le second tome. Ou encore, dans le 3e tome, du racoon Arakum.

La scénariste Matcha et l’illustrateur Diego forment le duo auquel on doit ces charmants opus destinés aux enfants de 2 à 8 ans et tout indiqués comme première lecture des élèves de CP ! On y apprécie les clins d’œil à l’écologie (on est soulagé lorsque la tortue est finalement délivrée d’un filet par les pêcheurs) et les thèmes sensibles qui tissent la trame de chaque livre : la recherche d’identité dans « Nihahsah, la princesse noire », l’affirmation de soi dans « Tchoupèpè, l’empotée », la singularité de chaque destin dans « Arakum », ce racoon jeune et folâtre apprenant à ses dépends qu’il n’est pas tenu de suivre ses frères dans leurs bêtises.

On attend donc avec impatience le 4e tome, qui devrait paraître en fin d’année. Un lamantin en sera le héro, faisant écho à l’accueil récent de Kai et Junior dans le Grand Cul-de-sac marin.

Coté graphisme, on apprécie la patte efficace et ludique de Diego, cet illustrateur et infographiste dont l’accent chantant trahit l’origine toulousaine, et dont le dessin, net et tout en volumes, révèle à quelle école l’homme a été formé : l’animation 3D. Diego a étayé son métier en deux années sur les bancs du prestigieux établissement Georges Mélies, à Orly, se rôdant ensuite au dessin animé : en tant que story boarder et modeleur 3D, il a participé à la post-production de « Code Lyoko », « Alien Bazar » ou encore « Grabouillon ». Diego garde de cette époque le réflexe de composer son dessin sur calques séparés.  « C’est plus long qu’une illustration classique, mais je peux ajuster personnages et décors à volonté », reconnaît-il. Un souci du détail et un amour de la narration qui se ressentent au fil des pages et captivent les enfants. Une réussite.