Directrice de la Cité des Métiers de La Réunion depuis peu, Valérie Landry nous parle de son parcours et du rôle moteur que joue la structure qu’elle pilote aujourd’hui en matière d’orientation et d’insertion professionnelle sur le territoire.

Quel a été votre parcours ? 

Je suis née à La Réunion et j’y ai fait l’ensemble de ma scolarité. J’ai poursuivi mes études dans une école supérieure de commerce à Nancy. Puis j’ai travaillé dans le recrutement à Paris, que je quitte pour la Suisse en 2009, attirée par son marché de l’emploi dynamique et accélérateur de carrière. C’est en Suisse que je me spécialise dans le secteur de l’insertion et de l’orientation.

Puis vous faites le choix de revenir à La Réunion. Pourquoi ?

Je suis profondément Réunionnaise. La Suisse m’a permis de me former et de développer mes compétences, notamment en management. Le retour était pour moi une évidence. Je me suis mise en quête de l’opportunité professionnelle qui me permettrait de revenir dans mon pays, plus forte de toute cette expérience acquise.

Quel est le rôle d’une directrice de Cité des métiers ?

Le rôle principal de la direction de la Cité des Métiers est de faire reconnaître la Cité des Métiers comme un acteur incontournable dans le champ de l’accueil, de l’information et de l’orientation sur un territoire. En tant que directrice d’une association, j’ai également en charge la gestion financière, comptable et administrative de la structure et de l’équipe.

L’aspect de votre travail qui vous intéresse le plus ?

Le côté partenarial. La Cité des Métiers est une plateforme où se rencontrent de multiples partenaires que je fréquente au quotidien. Nous sommes également présents à de nombreux groupes de travail, ce qui me permet réellement d’avoir une fonction transversale.

Les questions de l’emploi et de l’orientation font déjà l’objet de l’attention de nombreux acteurs sur le territoire. En quoi votre approche varie-t-elle des autres partenaires ?

Nous sommes un véritable carrefour de l’information. Nous rassemblons au sein de la Cité des Métiers l’ensemble des partenaires de l’orientation, de la formation et de l’emploi. Nous sommes un lieu unique dans lequel une personne souhaitant s’orienter ou travailler sur son projet professionnel peut trouver une réponse.

Que pensez-vous de la situation de l’orientation aujourd’hui à La Réunion ?

L’orientation est pour moi la pierre angulaire et une des solutions pour lutter contre les maux de la société réunionnaise que sont le décrochage scolaire et le chômage. Il est important que l’orientation se fasse par choix, une fois la personne bien informée des métiers porteurs et des débouchés. Au sein de la société réunionnaise, nous devons également revaloriser les filières professionnelles, qui donnent au jeune une employabilité directe. Ce qui lui permettra de s’insérer sur le marché de l’emploi en proposant au patron des compétences actives. C’est la raison pour laquelle le rôle de la cité des métiers est primordial à La Réunion : mettre en lumière les métiers tout en faisant le lien entre le monde professionnel et le monde scolaire.

Votre regard sur les défis du territoire ?

La Réunion est un territoire en pleine mutation. Elle se trouve aujourd’hui à un carrefour : la fin des quotas sucriers, la montée en puissance du secteur touristique, la numérisation des métiers… Autant de défis pour lesquels l’île devra trouver des réponses. En tant que territoire ultrapériphérique de l’Europe, nous avons la chance de pouvoir bénéficier de fonds qui nous permettent d’expérimenter de nouveaux dispositifs et ainsi de répondre à nos enjeux.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?

Mon ambition est de faire de la Cité des Métiers un outil incontournable dans l’orientation professionnelle. Femme de challenge, j’ambitionne de participer à l’ouverture d’un centre associé dans le nord de La Réunion. La Cité des Métiers de la Réunion fait partie d’un réseau international. Je souhaite également que nous soyons suffisamment innovants pour servir d’exemple aux autres Cités des Métiers.