Depuis plus de 50 ans, le CNARM permet de repousser les frontières de La Réunion. Son accompagnement humain autant que matériel a permis à des dizaines de milliers de Réunionnais d’accéder à des emplois en métropole et faire de la mobilité un vecteur d’enrichissement personnel. La parole à son président : Ibrahim Dindar.

Le CNARM a plus de 50 ans, quel bilan faites-vous de son action ?

Ibrahim Dindar : Le bilan est très positif ! Grâce à ce dispositif, des dizaines de milliers de Réunionnais ont eu accès à une mobilité accompagnée humainement et matériellement. Beaucoup de personnes ont accédé à un emploi ou une expérience professionnelle et témoignent de son utilité autant que de la pertinence de son action.

Je tiens d’ailleurs à souligner que c’est un des mécanismes de soutien à l’emploi les moins coûteux en matière de fonds publics puisqu’un départ pour accéder à une qualification coûte en moyenne 6.000 euros. J’en profite pour rappeler que notre action est possible grâce au soutien du Conseil Départemental de La Réunion et du Fonds Social Européen.

Comment la demande et votre réponse à celle-ci ont-elles évolué depuis 50 ans ?

La demande tend vers un accompagnement de qualité et c’est un point important. Pour bien accompagner, il faut des candidats au départ bien informés et motivés. Aussi, les processus d’information, de sélection et de préparation à la mobilité évoluent dans un sens plus qualitatif.

“ L’idée de parrains en métropole “

Quels sont vos objectifs à moyen et long termes aussi bien sur le plan de la qualité de la prise en charge que du volume ?

Notre ambition est d’augmenter les flux de départs. Actuellement, nous sommes à plus de 2 000 départs par an.

La prise en charge actuelle est assez importante sur le plan des aides matérielles et pourra difficilement évoluer compte tenu des impératifs d’économie en matière de dépenses publiques.

En revanche, sur le plan de l’accompagnement humain et sur celui de la traçabilité et du suivi des candidats, on s’efforcera d’être encore plus efficace.

L’idée de parrains en métropole, de meilleurs contacts au travers des réseaux sociaux… fait son chemin.

Pourquoi les Réunionnais qui se tournent vers le CNARM ont-ils une volonté de mobilité ? Que retirent-ils généralement de cette expérience ?

Ceux qui se tournent vers le CNARM ont conscience que leur avenir proche à La Réunion s’annonce compliqué compte tenu du fort taux de chômage. Alors, ils se prennent en main et tentent l’expérience de la mobilité.

J’ai peu entendu de retours négatifs car chaque départ est un enrichissement, une expérience, qui renforce chacun d’eux.