La CGSS Guadeloupe accompagne les entreprises dans leur démarche de prévention des risques professionnels et met à l’honneur ses initiatives. Précisions d’Annick Minatchy-Celma, directrice des risques professionnels et de la prévention de la santé sociale (DRPPS).

Quels sont les dispositifs mobilisés par la caisse régionale de sécurité sociale ?

De 2014 à 2017, la CGSS a ciblé des secteurs prioritaires à accompagner en matière de santé et de sécurité au travail. Des conseils, des expertises, de la formation, des aides financières visant l’amélioration des conditions de travail des salariés ont été déployés par les collaboratrices et collaborateurs de la DRPPS sur le terrain.

Quelles sont les aides financières qui pourraient être mobilisées ?

Il existe trois catégories d’aides financières : les contrats de prévention, les contrats très petites entreprises (TPE) et les aides financières simplifiées (AFS). Il est encore possible de mobiliser certaines de ces aides en 2017. Il est important de rappeler qu’en tant qu’assureur solidaire en matière de risques professionnels, nous avons aussi la possibilité de dresser des injonctions pouvant conduire à la majoration de taux de cotisation « accident de travail » et « maladies professionnelles » (AT/MP). Le système de tarification des risques professionnels devrait, avec les prochaines évolutions, davantage inciter les entreprises à entreprendre des démarches de prévention.

« Améliorer les conditions de travail est un enjeu humain et de responsabilité sociétale »

Quelle stratégie mise en place par la CGSS pour informer les salariés et les chefs d’entreprise ?

Nous fonctionnons avec des commissions paritaires, composées de représentants des employeurs et de représentants des salariés à part égale. Ce sont nos vecteurs de communication aussi bien vers la sphère employeurs que vers la sphère salariés et instances représentatives du personnel. Par ailleurs, chaque fois qu’un secteur d’activité est organisé, syndicat de la coiffure, syndicat des boulangers, de la réparation automobile,… nous avons pu compter sur leur engagement à mobiliser leurs adhérents et inscrire des partenariats gagnant-gagnant. Les chambres consulaires et les partenaires institutionnels sont des relais permanents de nos possibilités d’agir.

Améliorer les conditions de travail contribue à une meilleure gestion de l’entreprise ?

S’inscrire dans un cercle vertueux qui place l’Homme au centre des activités est un gage de performance. Eviter les AT/MP et la perte d’emploi est un véritable enjeu sociétal. La démarche de prévention des risques professionnels repose sur trois valeurs que nous véhiculons quotidiennement : le respect des personnes (employeurs, encadrements et salariés), la transparence dans la mise en œuvre de ces démarches et le respect d’un dialogue social.

Réparations auto : les clés de la prévention

La CGSS a accompagné un réparateur auto dans son plan d’actions qui déclinait plusieurs mesures visant à protéger ses salariés.

Assistante de direction à Prince Color, Vanessa Clotaire a rencontré le service prévention de la CGSS lors d’une formation sur le risque chimique, à l’initiative de l’Union des réparateurs auto de la Guadeloupe (URAG). « Nous avons ainsi identifié le réfèrent à la direction des risques professionnels pour nous accompagner sur une réflexion concernant le risque chimique. C’est un sujet qui me tenait particulièrement à cœur car j’ai un diplôme en prévention des risques professionnels. Par la suite, avec mes collaborateurs, nous avons rédigé un document unique d’évaluation des risques. Guy Barbeu du service prévention des risques professionnels nous a permis de finaliser notre plan d’action et de le concrétiser par la signature d’un contrat de prévention avec la CGSS ».

Lors d’une visite du référent de la CGSS, l’entreprise a été informée sur les aides financières qui peuvent être mobilisées, mais aussi sur les actions de formation et de contrôle qui pouvent être mises en place.

Une fois le document unique établi en adéquation avec les risques afférents à l’activité et en tenant compte de la situation de l’entreprise, cette dernière a décliné son plan d’actions. Grâce à l’accompagnement de la CGSS, l’entreprise a bénéficié d’aides pour l’acquisition de certains équipements. Les actions ont pour but notamment de réduire le bruit avec l’achat de deux compresseurs insonorisés et de contribuer à diminuer le risque d’exposition aux produits chimiques avec l’acquisition de nettoyeurs de pistolets.

Baillif Pressing : transmettre un fonds de commerce aux normes

Gérante d’un pressing, Josiane Bamberg cède son entreprise à son unique salariée. Elle a sollicité la CGSS pour une mise aux normes de ses équipements avant la transmission. « Mon comptable, sachant que je voulais vendre mon entreprise, m’a conseillé de mettre aux normes mes équipements. Avant j’utilisais du perchloroéthylène (*), et aujourd’hui la réglementation impose l’utilisation de l’eau. J’aurais pu utiliser mes machines jusqu’en 2022, mais souhaitant passer la main avant cette date, mon comptable m’a conseillé de faire le nécessaire. Avec la CGSS, je n’ai pas eu de problème. Je me suis rapprochée de ses services et de Francis Barolin, contrôleur de sécurité à la DRPPS. Après sa visite du local et une fois obtenu l’accord de son service, j’ai commandé la machine. »

(*) Le perchloroéthylène : produit toxique, utilisé comme solvant pour le nettoyage à sec, est dangereux pour les reins et le système nerveux, irritant pour les yeux et les voies respiratoires.

Pour en savoir plus : http://www.inrs.fr/risques/cmr-agents-chimiques/prevention-risques-cmr.html

CGSS engagée dans le secteur de la restauration 

La convention cadre signée le 30 mai entre la Caisse et la Chambre de Commerce des îles de Guadeloupe (CCIG) pour l’amélioration des conditions de travail dans l’hôtellerie et la restauration traditionnelle a eu des effets rapides et tangibles sur le terrain.

Il est 11h, un mercredi. Francis Barolin est sur le terrain pour assurer le suivi d’une demande d’aide financière de Gabrielle Martial, gérante du restaurant « La Route du Rhum ».
Luc Boulard, intervenant en prévention pour les risques professionnels (IPRP), mandaté par l’entreprise avait participé à un atelier pour la maîtrise de l’« Outil interactif d’évaluation des risques en ligne » (OIRA) à Basse-Terre. Cette formation était animée par le service prévention des risques professionnels suite à la convention signée entre la CCIIG et la CGSS. Pendant cet atelier et aux temps d’échange qui ont suivi, il avait bénéficié de conseils précieux qui lui ont permis, grâce au logiciel en ligne « OIRA Restauration », de finaliser rapidement la rédaction du document unique du restaurant.

Maintenant, il reste à Luc Boulard, agissant pour le compte de Gabrielle Martial, de fournir, à la CGSS, le reste des éléments nécessaires à la finalisation du dossier de demande d’aide financière simplifiée (AFS) “Stop essuyage”. Cette subvention va permettre à l’entreprise de faire l’acquisition d’un lave-verres avec osmoseur évitant l’essuyage manuel, des gestes répétitifs susceptibles de générer des troubles musculo squelettiques (TMS). Le dossier est actuellement en cours d’instruction.

Pour en savoir plus : http://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/restauration.html

Coif’ tendances prend soin de ses coiffeuses 

« …Avant, nous avions souvent mal au dos le soir… », confie Rose-Marie Faune, gérante du salon de coiffure Coif’tendances.  « Suite à un échange avec Francis Barolin, contrôleur de sécurité et la transmission des toutes les pièces nécessaires, la CGSS m’a aidée à financer un bac de lavage ergonomique facilitant la mise à hauteur variable, du client. Avant, nous étions cambrées devant le bac et le soir après le travail nous avions très mal au dos. Aujourd’hui, avec ce bac, on se sent très bien, le soir nous n’avons plus de problèmes. Les clientes sont aussi très contentes de ce nouveau confort. Je pense que plus les employées se sentent bien sur leur poste de travail moins elles seront tentées de quitter mon entreprise. Je ne pense pas  qu’une salariée habituée à ce confort pourra travailler ailleurs sans cet équipement. »

Pour en savoir plus : http://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/coiffure.html

La CGSS met la main à la pâte ! 

Responsable de deux boulangeries au Moule, Sophie Chouni, a sollicité la CGSS pour l’acquisition d’équipement assurant la prévention des accidents du travail (AT) et des maladies professionnelles (MP) de ses collaborateurs. C’est en consultant un site internet qu’elle apprend qu’il existe un accompagnement proposé aux entreprises par la CGSS :
“ J’ai pris contact avec Francis Barolin, contrôleur de sécurité qui m’a ensuite orientée vers les administratifs au sein du service prévention pour les demandes d’aides. Après une visite et la création d’un dossier, nous avons pu financer l’achat du pétrin à capot plein limitant la mise en suspension dans le local de travail, de poussière de farine et ainsi, améliorer les conditions de travail des salariés. Mon équipement acquis depuis 2003 étant obsolète, cette aide m’a permis de remettre mon établissement aux normes. J’ai apprécié la réactivité de la DRP. Cela a été très rapide une fois que nous avons fourni tous les éléments demandés ».

Pour tous connaître sur nos incitations financières :

www.ameli.fr/employeurs/prevention/les-aides-
financieres/tpe-pme-les-aides-financieres-simplifiees.php

CGSS – Service Prévention

0590 21 46 03 – Fax :059021 46 13

risques.professionnels@cgss-guadeloupe.fr