La clinique Oméga, spécialisée dans la prise en charge de l’obésité, fête ses 10 ans. L’établissement du Port, géré par l’Aurar, profite de l’occasion pour faire le bilan de son activité, sans rien éluder et toujours dans la volonté d’améliorer la prise en charge de ses patients. D’une randonnée à Mafate à des services décentralisés, pour la clinique Oméga, il n’y a qu’un pas.

Par Benjamin Postaire

Le bâtiment semble flambant neuf. Les locaux dernier cri. Pourtant, la clinique Oméga a déjà 10 ans. Depuis janvier 2007, l’établissement de l’Aurar a connu quelques turbulences et bouleversements, mais avec une constante : chercher sans cesse à améliorer la prise en charge de ses patients. En 10 ans, ils sont près de 8.000 à être passés par les couloirs de la clinique, 1.447 pour la seule année 2016.

« Dans un premier temps, il y avait des hospitalisations complètes, se souvient Philippe Vial, directeur de la clinique depuis novembre 2016 mais arrivé à l’Aurar en 2001. Puis, en 2011, nous avons arrêté car, en plus de mettre en péril notre modèle économique, elles n’étaient pas forcément adaptées aux besoins des patients ».

Une logique de parcours de soins avant tout…

Les patients, orientés par leur médecin traitant ou spécialiste bénéficient d’une première évaluation par une équipe pluridisciplinaire afin d’aboutir à une proposition de programme de rééducation nutritionnelle et de réadaptation. Divers parcours de prise en charge en hospitalisation de jour uniquement, sont proposés à destination de patients souffrant de diabète, d’insuffisance rénale, d’obésité ou dans le cadre d’une préparation à une chirurgie bariatrique.

Tout au long de leur parcours, ils sont suivis par une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, diététiciens, aides en diététique, infirmiers, enseignants d’activité physique adaptée, kinésithérapeutes, psychologues et podologues. Tous ont un même objectif : accompagner chaque personne vers la gestion autonome de son alimentation et de son activité physique. Pour y parvenir, la prise en charge est individualisée et la communication avec le patient, mais aussi entre professionnels, permanente.

La clinique Omega se veut un acteur de soins et veille à tisser des liens avec la médecine de ville, mais aussi, l’ensemble des structures hospitalières publiques et privées de l’île.

A ce titre, elle a pu mettre en œuvre un partenariat remarquable avec l’équipe médico-chirurgicale et paramédicale de la clinique Les Orchidées, située au Port, dans le cadre d’un parcours coordonné de prise en charge et de suivi des patients en pré et post-chirurgie bariatrique.

Deux jours dans Mafate, un Everest

Le principal ennemi de la clinique ? Les régimes. La perte de poids, pour être durable et bien vécue, doit se faire de manière progressive, adaptée, et avec un patient acteur du changement. « Plaisir » est d’ailleurs le dénominateur commun des discours de Virginie Bascou, diététicienne, et Jérémy Maurie, enseignant en éducation physique adaptée. Symboles de cette approche prônée par la clinique, les randonnées mensuelles organisées sur toute l’île avec des patients et leurs familles. Pour les 10 ans, une sortie de deux jours dans Mafate a été organisée, un Everest pour beaucoup : « Sur les 15 participants, 13 n’y étaient jamais allés », précise Jérémy Maurie. A l’arrivée, une très belle expérience collective de dépassement de soi.

Désormais, la clinique est intégrée au sein du Pôle Oméga, composé d’un centre de dialyse et d’un pôle de recherche pluridisciplinaire sur les maladies métaboliques. A l’image de toute la politique menée par l’Aurar, l’établissement s’oriente vers toujours plus de prévention.

Enfin, la clinique souhaite mettre en place des consultations décentralisées, toujours dans l’optique de renforcer la prévention et la proximité. Un dispositif déjà en place à Saint-Louis et en projet dans le nord et l’est de l’île. Une approche innovante, au plan local mais aussi national, qui n’est pas sans rappeler les premiers centres de dialyse décentralisés installés sur tout le territoire. C’était il y plus 30 ans, c’était nouveau et c’était… l’Aurar.

Il a perdu 53 kilos 

Jiovani Cunnen, 31 ans, témoigne de sa transformation physique en seulement dix-huit mois. « Fin 2015, alors que je pesais 129 kg, j’ai été pris en charge à la clinique Oméga. Grâce à ma mère, qui a joué le jeu, j’ai mis en pratique les conseils des professionnels. Avant, par exemple, je ne mangeais jamais de légumes. Aujourd’hui, je fais du vélo, du karaté, de la marche, je pèse 76 kg et continue de perdre du poids. Je viens tous les mois faire un bilan et ça me motive de voir les progrès. C’est parfois encore difficile de refuser certains excès mais les efforts payent. Pour être honnête, tout seul je n’y serais jamais arrivé ».