Première compagnie régionale, Air Antilles fête ses 15 ans. Elle a d’abord ouvert des lignes intérieures en Guyane. Un an plus tard, elle étendait son réseau sur les Antilles, avec à l’époque deux avions. Depuis, Air Antilles n’a cessé d’augmenter son activité et cette croissance s’est nettement accélérée ces 5 dernières années. Entretien avec Serge Tsygalnitzky, directeur général de la société Caire qui regroupe Air Antilles et Air Guyane.

Propos recueillis par Jean-Paul Rivière

Sur quels marchés se situe aujourd’hui Air Antilles ?

Serge Tsygalnitzky : Sur notre zone, il y a trois marchés. Le premier très concurrentiel est le marché franco-français, Pointe-à-Pitre/Fort-de-France/Saint-Martin, avec près de 600000 passagers. Le second franco-caribéen relie les îles françaises aux îles caribéennes. Il est plus modeste, avec 150000 passagers et il a longtemps été en friche. Enfin le troisième, l’intra-caribéen qui relie les îles non françaises. Il représente plus d’un million de passagers.

Comment la compagnie a-t-elle entamé sa croissance en arrivant sur les Antilles ?

En 2003, nous nous sommes positionnés d’abord sur les lignes intérieures de Guyane. A partir de 2008, nous avons commencé à nous intéresser au deuxième marché, en ouvrant Sainte-Lucie et Santo Domingo. En 2013, les actionnaires ont pris la décision ambitieuse d’acquérir un quatrième avion. Ce quatrième avion nous a fait changer de paradigme. Nous avons ouvert de nouvelles destinations, Dominique, San Juan. Puis nous nous sommes intéressés au marché intra-caribéen. Mais nous ne pouvions pas le conquérir seul. C’est la raison pour laquelle nous avons noué des alliances, notamment avec la Winair à Saint-Martin. Cela nous a permis d’ouvrir de nouvelles liaisons, entre la Dominique, San Juan et Saint-Martin Juliana.

Quels sont les avantages de ces alliances pour votre clientèle ?

Nous sommes liés aujourd’hui avec une demi-douzaine de compagnies. Les plus importantes sont Air France, Corsair et Winair. Il y a plusieurs façons de s’allier. Il y a l’interline et le partage de code. Dans le premier cas, chaque compagnie opère sous son code, et l’interline permet l’acheminement des bagages de bout en bout. Dans le partage de code, les compagnies mettent leurs deux codes sur les vols en commun. Cela facilite la vente, permet une optimisation des tarifs et autorise une ouverture plus grande des droits de trafic. C’est ce que nous faisons aujourd’hui avec Winair, Air France et Corsair sur de nombreuses destinations.

Puis est arrivé un ATR 72-600

Effectivement, nous avons reçu un cinquième ATR, avec lequel nous avons ouvert la Barbade. Déjà nous pensons à Sainte-Croix et Saint-Thomas. Avec 12 avions et un personnel de 200 personnes, nous sommes aujourd’hui la première compagnie régionale. Sur un réseau de bientôt 20 escales nous allons transporter cette année 450000 passagers et plus de 500000 l’an prochain. Nos alliances vont encore s’amplifier…et nous réfléchissons à un sixième appareil.

Comment répondez-vous aux deux clientèles affaires et loisirs ?

Le voyageur d’affaires à besoin de fréquences, de ponctualité et de services. Le voyageur loisir est plus flexible. Pour lui la destination et le prix sont prépondérants. La difficulté est de veiller à traiter ces clients de manière différenciée. Il ne faut pas oublier que notre compagnie a été construite sur une base low cost. Nous savons maintenir des prix très compétitifs.

Les voyageurs d’affaires ont besoin également d’avantages

Et c’est pour eux que nous avons créé E-Smiles, un programme de fidélisation qui va bientôt communiquer avec nos compagnies partenaires.

Le personnel d’Air Antilles semble très attaché à la compagnie

C’est vrai. Cela n’a pas toujours été facile. Nous avons débuté de façon modeste. Mais depuis, il y a un sentiment de fierté et d’ambition avec le réseau qui s’agrandit et le nombre d’avions qui augmente. Nous partageons tous le sentiment que nous vivons une éclosion. Nous sommes heureux de voir également que le grand public commence à s’approprier la compagnie et son image.

Et comment Air Antilles voit-elle l’avenir ?

Nous allons croitre en agrandissant notre réseau et nouer des liens avec de nouveaux partenaires. Dans la Caraïbe, il y a 50 aéroports, pour 35 îles. Il y a des besoins de communication évidents. Nous allons y prendre notre part. Nous devrons, dans l’avenir, fluidifier nos rapports avec les autres compagnies pour faciliter les ouvertures de lignes qui sont souvent compliquées par des contraintes juridiques. Malgré les taxes d’aéroport, de sûreté, de tourisme etc. qui sont des freins importants au développement, nous nous attacherons à offrir toujours des tarifs attractifs.

0 890 648 648

www.airantilles.com