Le port comprend 5 sites majeurs : Jarry/Baie-Mahault, le 1er port de l’archipel pour le fret, Pointe-à-Pitre pour l’accueil des passagers et la maintenance des grands yachts, La Marina de Bas-du-Fort pour le nautisme, Basse-Terre pour le fret, le trafic passagers vers les Saintes et la croisière et le Port de Folle Anse à Marie-Galante pour le trafic domestique et le cabotage. Ses missions sont multiples. Détails avec Yves Salaün, président du directoire de Guadeloupe Port Caraïbes.

Propos recueillis par Jean-Paul Riviere

Le port de Jarry/Baie-Mahault demeure la porte d’entrée principale des marchandises en Guadeloupe

Yves Salaün : Sans aucun doute, puisque sur un trafic de fret évalué en 2016 à 3,7 millions de tonnes, Jarry/Baie-Mahault représente près de 97% du volume (Basse-Terre 1.5%, Folle Anse 1.5%). Situé sur un site naturellement protégé de la houle accessible sans aucune restriction de marée ou de vent à des navires à fort tirant d’eau, il se trouve au cœur de la principale zone logistique du territoire. Depuis l’achèvement de la première phase des travaux du Port Nouvelle Génération les infrastructures accueillent les premiers porte-conteneurs de la classe supérieure. Avec ces nouveaux navires CMA-CGM a ainsi augmenté de près de 30% son offre de transport pour la Guadeloupe ce qui favorise les économies d’échelle en massifiant les flux. Le site dispose de quais et d’outillages spécialisés permettant de traiter une grande diversité de trafics : les conteneurs (trafic domestique et transbordement) certes, mais aussi les vracs liquides (hydrocarbures) les vracs solides (ferraille, charbon, céréales, engrais, sable, ou le sucre à l’export, etc.), le trafic roulier (véhicules). Une niche d’activité a par ailleurs pris de l’essor ces trois dernières années, c’est le transbordement de véhicules neufs venant d’Afrique du Sud, du Moyen-Orient et d’Europe qui sont déposés ici et rechargés vers l’Amérique centrale ou du sud.

Quelles sont vos diverses missions ?

Guadeloupe Port Caraïbes a pour mission d’assurer la gestion des installations portuaires et des accès maritimes des ports situés dans sa circonscription. L’autorité portuaire, en tant qu’entreprise publique, joue un rôle de régulateur économique. Il s’agit de se positionner en tant qu’« arbitre » en visant à garantir une équité d’accès et de traitement entre les différents clients des installations, une transparence financière et une rentabilité économique raisonnable permettant de financer ses investissements. Par ailleurs il est de notre devoir d’animer la place portuaire locale, compétitive et diversifiée, qui représente toutes activités confondues 12% des emplois du territoire.

Ce sont nos clients qui créent l’activité sur le port. De son côté l’établissement portuaire a pour mission d’adapter et de mettre à disposition les infrastructures conformes aux standards actuels du monde maritime et portuaire tout en garantissant la meilleure qualité de service possible. Nous sommes également en charge de la police maritime au sein de notre circonscription. Nous gérons également 200 hectares de terrains commercialisés pour les entreprises. Les travaux du Port Nouvelle Génération se poursuivent. Nous débutons en ce moment la construction d’un nouveau terre-plein de 2 hectares gagnés sur la mer, au sud de la presqu’île de Jarry. Et bien sûr nous participons activement aux actions de promotion de notre place portuaire.

Quelles sont vos responsabilités et actions envers le milieu marin sur lequel vous exercez ?

Notre circonscription maritime s’étend sur près de 8000 hectares au cœur du Petit Cul-de-Sac Marin (de Gosier à Goyave). En lançant notre plan de gestion des espaces naturels « Cáyoli », Guadeloupe Port Caraïbes est passé à la gestion active de ses espaces naturels maritimes et terrestres pour les 15 prochaines années. Ce plan d’actions en faveur de la biodiversité a pour objectif de protéger les trois milieux les plus emblématiques de la circonscription (la mangrove, les récifs coralliens et les îlets), de développer leur valeur écologique et de favoriser les usages et les activités économiques durables en lien avec ces milieux. Il vise un juste équilibre entre développement économique et renforcement des fonctions écologiques. Cela se traduit par tout un ensemble de mesures que nous mettons en place : pépinière de palétuviers et de coraux, installations de micro habitats marins, restauration de sites de ponte de tortues marines, installation d’un sentier pédagogique sous-marin, protection et valorisation de zones humides. A titre d’exemple, nous venons de signer un marché pour enlever les 43 tonnes de déchets qui se sont accumulées sur l’îlet Cochon.

Et côté terre, quelles sont les implications du port ?

Le port et plus largement la place portuaire locale avec qui nous partageons nos “awards” sont reconnus internationalement comme compétitifs, efficaces et fiables.

Nous enregistrons de nombreuses récompenses dont nous sommes fiers. Si nous sommes engagés à maintenir notre niveau de service et à renforcer notre compétitivité dans notre cœur de métier, nous nous montrons attentifs et investis dans les filières d’avant-garde. A ce titre, nous explorons les activités nouvelles afin de comprendre et  alimenter la réflexion autour des nouveaux modes de production qui constitueront le socle de l’économie portuaire de demain : mieux capter les retombées socioéconomiques générées par le tourisme de croisière, créer davantage de valeur ajoutée via la mobilisation des acteurs portuaires dans le cadre de l’économie circulaire, développer la création de filières dans le domaine environnemental ainsi que la valeur ajoutée éco touristique.

Vous devez également participer à la dématérialisation de vos activités ?

Les progrès techniques et technologiques à l’échelle mondiale touchent aussi le secteur maritime et portuaire. La digitalisation et l’automatisation s’étendent et de nombreux changements sont attendus pour la gestion des navires, des terminaux, des systèmes portuaires et des chaînes logistiques. Nous sommes aujourd’hui déjà capables de tracer un conteneur et son contenu tout au long de son parcours. Ces données, comme toute l’informatisation et l’automatisation de nos actions ont une valeur immense, et nous espérons pouvoir développer cette démarche avec des startups guadeloupéennes pour ensuite partager l’expérience avec d’autres acteurs économiques de l’île. Les enjeux du « Smart » dans les industries maritimes (smart shipping, smart port, smart logistique) mais aussi pour les villes (smart city) sont forts et nous ne pouvons aujourd’hui nous positionner en dehors de cette évolution.

Sur un petit territoire comme le nôtre, il est important de renforcer notre intégration sociétale, que nos missions et nos initiatives soient comprises de la population car nous œuvrons au service d’un territoire doublement insulaire. Pour cela nous développons des actions de sensibilisation notamment auprès des jeunes, soutenons des travaux universitaires en lien avec l’activité portuaire ou la préservation des milieux ; nous ouvrons le port au public notamment en accueillant des évènements culturels comme la Pool Art Fair. En ce sens la démarche Port Center développée aux côtés de nos partenaires est essentielle car elle vise à mettre en synergie les initiatives au service du territoire.

Un port de référence dans la Caraïbe et en Europe

· Prix du Port le plus fiable de la Caraïbe en 2009 et 2012 attribué par la «Caribéen Shipping Association »
(CSA)

· 1er Prix de la Croissance et du développement en 2010 décerné par la CSA

· Meilleur Port pour l’Accueil en 2009 et 2010 décerné par « Dream World Cruise Destinations »

· Meilleur Terminal multi-usages de la Caraïbe en 2008 et 2013 décerné par la CSA

· Prix du Port le plus réactif en 2007 décerné par la CSA

· Prix du Port le plus fiable et le plus flexible de la Caraïbe en 2014 et 2015 décerné par la CSA

· Prix spécial du jury ESPO pour sa politique d’intégration sociétale à destination des jeunes publics décerné par l’European Sea Ports Organisation (ESPO), en 2015

· Prix de la Performance et de la productivité portuaires décerné en 2016 par la CSA

· Prix Biodiversité et entreprises pour le programme CAYOLI décerné par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer

 

Grand Port Maritime de la Guadeloupe

Quai Ferdinand de Lesseps – BP485

97165 Pointe-à-Pitre Cedex

Tel : +590 590 68 61 70

Fax : +590 590 68 61 71

www.guadeloupe-portcaraibes.com

Twitter : @PortGuadeloupe