Ochun est l’identité plurielle qui raisonne en chaque femme. La part de féminité, de sensualité, de spontanéité, de secrets aussi. Une boutique unique, au nom inspiré de la divinité « beauté » qui semble avoir prêté à la créatrice Anicée Martin ses mains de fée.  Rencontre haute en couleurs.

Par Coralie Custos

« J’ai créé mes premiers vêtements avec la machine à coudre de ma mère, à l’abri des regards quand tout le monde était absent », confie la gérante d’Ochun. Il est vrai qu’Anicée Martin s’amusait petite déjà, à confectionner robes et jupons. « Au grand dam de mes professeurs qui me conseillaient de m’orienter vers l’architecture, je me suis obstinée à aller vers le stylisme. Je n’avais pas le meilleur coup de crayon, mais j’étais persuadée que j’étais capable d’y arriver ». Le diplôme de l’ESMOD (Ecole Supérieure des Arts et des Techniques de la Mode) en poche, la jeune femme travaille auprès de la Grande Maison de couture Nina Ricci, à Paris. Quelques années plus tard, l’écho insulaire la rappelle, l’élan créatif aussi. Elle met alors son art au service d’une marque hybride, à son image, empreinte de créolité, de nuances africaines, de communion avec elle-même. « Je voulais qu’Ochun laisse à quiconque la possibilité d’incarner celui qu’il souhaitait être », explique-t-elle. Beaucoup de coloris, des tissus en imprimé très tendance, des accessoires de mode uniques, créés pour chaque femme, ajustés à toutes les morphologies. Java, Batik et Wax sont le triptyque tropical par excellence. Des touches de dentelles sur des coloris orange, vermeille, fuchsia, magenta. Anicée Martin ne s’impose aucune limite car elle a appris, avec les années, que son imagination était plus débordante qu’elle. Car en création, le beau dépend de l’œil et de celui qui se l’approprie. C’est la raison pour laquelle, la nouvelle collection « Back to Basics » fait un come back subtil vers les modèles aux formes plus classiques tout en gardant l’origine multiculturelle d’Ochun. « Nous cherchons sans cesse à nous réinventer pour proposer à nos clientes, des pièces ethniques nouvelles dans lesquelles elles se sentiront belles ». Dans une vie à cent mille à l’heure, Anicée Martin travaille au quotidien à 200%. Avec une demande croissante pour ses créations d’exception, elle exporte au-delà des frontières caribéennes et projette d’ouvrir dans quelques années plusieurs boutiques à Paris, Londres et Miami. Ochun ou le temple de la féminité, le royaume du prêt-à-porter color block. Lorsque l’étoffe portée devient un nouveau souffle au quotidien, une seconde nature.