En Martinique, le poids économique du maritime s’impose : 450 entreprises sont liées à l’économie maritime et représentent 12 % de l’emploi. Le secteur est porteur d’avenir et doit participer à une politique maritime active. Pour y parvenir, le Cluster maritime de Martinique a vocation de rassembler le plus grand nombre d’acteurs économiques majeurs qui œuvrent chaque jour à renforcer la place maritime de l’île. Rencontre avec Alain Linise, vice-président et Emmanuel Lise, président du Cluster maritime de Martinique. 

Propos recueillis par Marlène François

Quelles sont les fonctions du Cluster maritime de Martinique ?

Emmanuel Lise et Alain Linise : Le CMM a été conçu par et pour les professionnels du monde maritime. Et à ce titre, il se fait le porte-parole de sa cinquantaine de membres issus de 18 secteurs différents, en défendant leurs intérêts et en portant leurs projets avec la perspective de développer le secteur maritime de l’île. Composé d’entreprises, de pôles de compétitivité, de sites portuaires, d’écoles, de collectivités et autres fédérations spécifiques, le CMM représente l’ensemble du secteur maritime auprès des pouvoirs publics. En agissant avec les politiques locales, il influe sur l’économie martiniquaise.

D’autre part, force est de constater que la Caraïbe demeure un sanctuaire de plus en plus convoité par des compagnies maritimes (croisières, entreprises de développement énergétique maritime)… et notre rôle, au Cluster maritime, est de garder une vision globale de l’économie afin de préparer les entreprises locales à aborder harmonieusement le développement maritime. Enfin, plus concrètement, le Cluster permet d’évaluer, de chiffrer les acteurs et les domaines d’activités concernés par l’économie bleue.

Quel est l’intérêt d’adhérer au Cluster ? 

Avant tout, de pouvoir profiter des synergies créées entre les acteurs maritimes locaux et ainsi, de mieux faire face à une économie concurrentielle. Devenir membre, c’est aussi participer au développement de l’industrie maritime en Martinique, augmenter les opportunités d’affaires, bénéficier de contacts avec les administrations locales, nationales et internationales (via le Cluster maritime Français), être consulté et participer à des débats sur les équipements et les infrastructures propres à nos métiers, être informé des dernières réglementations fiscales, douanières et techniques. Et bien sûr, bénéficier de la promotion des activités liées à l’économie bleue.

Quels sont les projets du CMM ? 

Nos priorités restent la mise en œuvre d’actions concrètes dans les domaines du nautisme, de la pêche, de la plaisance, de la recherche et de la protection marine, des services portuaires, de la formation et de l’emploi maritime, de la construction et des réparations navales.

Et d’ailleurs, s’agissant de la réparation navale, nous travaillons, dans le cadre d’un groupe spécifique à cette activité et avec l’appui d’un bureau privé financé par le CMM, à l’élaboration d’une offre globale de service mettant en synergie aussi bien le savoir-faire du bassin de radoub de Fort-de-France que celui du chantier Carenantilles du Marin avec sa mise aux normes environnementales et l’acquisition d’un portique de 440 tonnes destiné à la grande plaisance. De quoi proposer une offre de service plus efficace et structurée aux plaisanciers de la Caraïbe et du monde en visite chez nous.

Dans un tout autre domaine, un projet verra le jour dès septembre prochain, il concerne la création d’une bourse de l’emploi maritime gratuite mettant en contact les demandeurs d’emploi et les entreprises. Un scoop !