Le tourisme bleu se porte plutôt bien à la Martinique et c’est l’île toute entière qui en profite. Démonstration avec “Les Ballades du Delphis”, organisateur de balades-découvertes sur la côte atlantique et générateur d’emplois, d’optimisme et de bon temps. José Cloquell tient la barre de l’entreprise depuis plus de dix-sept ans avec son épouse Patricia Dubois.

Propos recueillis par Marlène François

Pour prendre la mer, vous avez fait travailler le personnel des chantiers sur terre ?

José Cloquell : Oui, nos trois catamarans à voile ont été construits sur mesure au chantier naval Multicap Caraïbe à Fort-de-France. Ils ont été redessinés de façon à optimiser l’espace et le confort par rapport à des catamarans traditionnels. Et régulièrement, nous les adaptons afin de les rendre toujours plus sécurisants et fonctionnels, assurant ainsi l’accueil des passagers de tous âges, y compris des personnes à mobilité réduite.

Pour l’entretien, les réparations et les remplacements de pièces détachées, il va de soi que nous faisons appel aux structures, aux techniciens et aux magasins d’accastillage locaux.

Au niveau de l’emploi, comment contribuez-vous au développement de l’économie locale ?

De multiples façons… Le personnel de bureaux (secrétariat, commerciaux, stagiaires…) est recruté sur le marché martiniquais. Quant au personnel embarqué, nous collaborons très étroitement avec l’école de pêche de Trinité qui nous confie les élèves des trois années de cours, friands d’ajouter à la théorie une pratique du tourisme nautique et de la marine. A la sortie de leur cursus, nous intégrons de jeunes diplômés souhaitant poursuivre leur formation auprès de nos marins expérimentés. Il n’est pas rare que les stagiaires ayant fait un séjour chez nous reviennent à la fin de leurs études pour entamer leur carrière. En dix-sept ans, nous avons accompagné une génération de marins et de skippers issus de l’école maritime. Certains ont débuté chez nous comme stagiaires, aujourd’hui ils sont capitaines. A l’inverse, il nous arrive aussi d’orienter vers l’école de pêche des jeunes intéressés par l’univers nautique et qui présentent un profile adéquat. Un autre échange avec l’établissement consiste à remettre régulièrement à niveau certains modules enseignés dans le cadre des études.

Faites-vous appel à d’autres fournisseurs locaux ?

Bien sûr, pour l’alimentation (représentant un budget important), nous travaillons majoritairement et prioritairement avec des entreprises de proximité. Nos produits frais (fruits, légumes pays) sont fournis par les maraîchers du pays. Poisson et viande par des pêcheurs ou distributeurs locaux. Ces denrées servent à préparer les plats servis à bord de nos bateaux. D’ailleurs, notre cuisinière élabore des plats de tradition créole qui recueillent beaucoup de succès. L’ambition de toute notre équipe est de mettre le patrimoine naturel de l’île en avant et de partager avec les passagers la culture martiniquaise : météo, histoire, géographie, faune et flore de la côte Atlantique… Les équipages commentent nos trois balades : au départ de l’Anse Spoutourne (baies du Trésor et du Gallion), le Robert et le François (îlets Chancel et du Loup-garou, Baignoire du Trapèze, îlet Madame, Baignoire de Joséphine, habitation de l’îlet Oscar classée monument historique) ou encore, le Vauclin (fonds blancs du Cap Est, du Sans-soucis et mangrove de Petite Grenade). L’équipage complet propage cette envie de bâtir une approche différente de la destination Martinique par des valeurs telles que la nature, l’écologie, la voile et la mer !