La cimenterie implantée à Dégrad des Cannes célèbre en cette fin d’année ses vingt-cinq ans d’existence. Portant désormais l’enseigne Argos, l’usine se projette plus que jamais vers l’avenir. Christian Agnès, directeur du site, évoque avec nous cet anniversaire et l’engagement profond de cette activité industrielle au service de la Guyane.

Que représente pour vous les vingt-cinq ans de l’usine, en Guyane ? 

Christian Agnès  : C’est le signe de l’ancrage de notre activité au territoire. Pour les premiers actionnaires locaux comme pour Argos aujourd’hui, une implantation industrielle se vit sur le long terme, à l’opposé, par exemple, d’une simple activité de négoce. Cela demande un engagement en matière d’investissements, mais aussi de formation pour préparer le futur de la société. L’usine est une fierté guyanaise en marche vers ses trente, quarante et cinquante ans d’existence.

Quel est le secret de cette réussite industrielle ? 

C’est d’abord une réussite humaine. On a su former des équipes locales et un encadrement local qui permettent de garantir une stabilité de fonctionnement. Le personnel est attaché à l’outil de production et motivé pour la réussite sur le long terme.

La proximité est un autre élément essentiel. On a toujours veillé à s’adapter aux attentes de nos clients en faisant par exemple évoluer les packagings avec le passage des sacs de cinquante à vingt-cinq kilos et aujourd’hui la palettisation qui passe de deux tonnes à une tonne quatre. Cette écoute et notre réactivité sont très appréciées.

La réussite c’est aussi la qualité de nos ciments conformes aux normes françaises et européennes. Notre production a permis de réaliser toutes les plus grandes infrastructures de la Guyane (Ariane, Soyouz, pont de Sinnamary, collèges, lycées, logements …)

Quelle importance la production locale joue-t-elle dans le développement du territoire ? 

C’est un levier économique essentiel. On crée des emplois directs et induits. On fait fonctionner l’économie locale à travers nos achats et contribuons aussi à former des jeunes. Nous accueillons entre vingt et vingt-cinq stagiaires tous les ans désireux de se former dans un environnement industriel.

Un pays ne se construit pas sans un tissu industriel dynamique. Une économie de comptoir rapporte aux marchands, mais ne contribue pas à l’économie locale.

La production locale, c’est la vivacité du territoire à tous les niveaux. Un industriel, c’est un acteur engagé dans la société. A ce titre, nous aidons aussi des associations caritatives de quartier pour venir en aide à des familles défavorisées.