Dans sa course autour du monde de cinq ans, le bateau 100% autonome Race For Water fait escale en Guadeloupe jusqu’au 27 janvier 2018. Sylvie Gustave Dit Duflo, présidente de la Commission Environnement de la Région Guadeloupe et maître de conférences dans les sciences du cerveau y voit plus qu’un symbole. C’est pour l’équipe de la Région le signal des urgences à traiter. Entretien.

Propos recueillis par Jean-Paul Rivière

La Région est le principal partenaire de l’escale du Race For Water. Qu’est-ce qui a motivé ce soutien ?

Sylvie Gustave Dit Duflo : L’objectif premier est de mettre l’homme au cœur du développement durable et de sensibiliser notre population à la gestion des déchets plastiques, notamment en milieu marin. De récents travaux prouvent que tous les océans sont touchés.

Quels sont vos objectifs en matière de gestion des déchets ?

C’est l’un des principaux champs d’action de la Région, avec l’eau, le transport et l’emploi. Nous ne recyclons que neuf kilos de déchets par an et par habitant, alors que la moyenne nationale se situe autour de quarante kilos. Nous souhaitons donc être offensifs dans ce domaine. Notre retard peut nous servir à suivre les bons exemples qui marchent. Nous ambitionnons de créer huit déchetteries supplémentaires. Nous allons inciter nos citoyens à produire moins de déchets et à les déposer en déchetterie en réduisant la collecte au porte à porte. Cela va permettre de stimuler le recyclage et de baisser à terme la taxe sur la collecte ménagère. Nous accompagnons déjà les communautés d’agglomération et nous avons lancé cette année un appel à projets pour la création de ces déchetteries. Nous les financerons et nous en prendrons pour certaines la maitrise d’ouvrage. J’espère qu’elles verront le jour en 2019.

Il y a donc une dynamique fédérative autour de ce projet ?

La gestion des déchets est créatrice d’emplois. Nous voulons créer des déchèteries et renforcer le recyclage avec des plateformes multi-filières. La Région joue un rôle d’animateur sur ce projet et nous réfléchissons avec les communautés d’agglomération sur les implantations. Mais il nous faut aller vite, car la saturation de la Gabarre n’est plus loin !

A l’horizon de 2020, y a-t-il d’autres objectifs déjà inscrits ?

Nous sommes une équipe régionale ambitieuse et nous travaillons déjà au plan unique de gestion des déchets domestiques, dangereux ou du BTP. Nous préparons également un plan pour notre économie circulaire. Tout ceci bien sûr en pensant à l’aménagement du territoire en lien avec les trames écologiques vertes et bleues.