Participer et s’impliquer dans la réflexion territoriale. Une évolution qui est dans le droit fil de toutes les évolutions connues depuis la création du conseil en 1975. Je rappelle que nous étions d’abord un conseil économique et social de Guyane (CES), puis un conseil économique social régional de la Région Guyane (CESR) avec les lois de la décentralisation pour devenir le Conseil Economique Social Environnemental Régional de la Région Guyane (CESER) par les lois grenelles de juillet 2010 qui nous conféraient la compétence environnementale. Ainsi, la loi du 27 juillet 2011 qui crée la Collectivité Territoriale de la Guyane, opère un tournant historique avec cette nouvelle institution consultative : le CESECE dont les objectifs doivent être les mêmes, au premier rang duquel, la fourniture d’une expertise clé en mains à ceux qui sont le produit du suffrage universel.

S’accaparer de la chose publique, en étant indubitablement, quarante ans après, une force incontournable de propositions pour les assemblées délibératives locales, notoirement les Régions et plus récemment les Collectivités territoriales de Guyane, de Martinique.

Le Ceser-Guyane est devenu un pilier de la démocratie citoyenne, par la traduction vivante et constante de la société civile dans toutes ses composantes. Un organe essentiel des territoires locaux, et partant de là, du territoire national, qui se compose de personnes engagées dans l’action syndicale, associative, entrepreneuriale qui possèdent une expertise dont ne saurait se passer les conseils régionaux, et en Guyane, la Collectivité Territoriale de la Guyane.

Tout au long de ces années, notre combat militant a été celui d’avoir une fenêtre « politique » ouverte sur la société. Le désir d’un investissement dans la vie publique sans rien en attendre en retour, hormis la prospérité civile, civique, culturelle, sociale, écologique et économique de la société guyanaise. C’est dans cette perspective que nous avons effectué toutes nos préconisations dans la production de nos avis et la réalisation de toutes nos études. A notre échelle, nous considérons aujourd’hui, que les habitants d’un pays sont les premiers spécialistes de leur territoire et que l’administration de celui-ci doit comporter comme tout postulat de départ, l’impérieuse nécessité de prendre en compte les réalités profondes du pays Guyane. Nous souhaitons que l’accueil des jeunes de moins de trente ans, la prise en compte de la parité et la territorialisation des désignations et des nominations des membres, conduise à insuffler un nouveau souffle à cette assemblée. Aussi, il n’est pas illusoire d’imaginer un conseil consultatif qui puisse correspondre à nos réalités pour « Imaginer se projeter dans la Guyane de demain ».

Ariane Fleurival présidente du Ceser Guyane vice-présidente déléguée aux Outre-Mer Ceser France.

Imaginer la Guyane autrement : imaginer l’avenir plutôt que de la subir 

Nous avons acquis la conviction qu’il est nécessaire d’imaginer l’avenir plutôt que de le subir. C’est à un exercice hors du commun et inhabituel que les membres de la section prospective du CESER Guyane se sont attelés pendant plusieurs années à cheminer vers « la Guyane à l’horizon 2040 ».

Une réflexion dense, partagée avec beaucoup d’écoute, d’échanges avec des acteurs locaux, d’horizons très variés et l’apport d’experts, d’ici et d’ailleurs, qui nous ont accompagnés, éclairés pour imaginer, avec méthode, la Guyane de demain.

Nous considérons que cette étude n’est pas un aboutissement mais le début d’un processus innovant, où l’espoir et la rigueur aideront à repousser les limites du doute. Les rapports, plans de développement et mesures à caractère fiscal ou social, projets industriels… n’ont pas manqué ces dernières décennies et jusqu’à ce jour à imaginer le développement de notre territoire.

Conscients qu’il serait nécessaire de penser et d’agir différemment, les membres de la section prospective du CESER Guyane, ont bien avant l’expression de la colère populaire, confronté leurs expériences, agi en mode collaboratif avec le concours d’experts territoriaux et nationaux, pour imaginer la Guyane autrement. Ces travaux ont permis de définir quatre trajectoires en fonction des choix opérés et de l’impact de l’environnement national, européen, régional et international.

En effet, la prospective tend à se projeter le plus loin possible dans le temps, afin d’imaginer ce que pourrait être le territoire, son environnement, ses forces, ses faiblesses, son organisation pour répondre aux enjeux du futur qu’ils soient sociaux, économiques, environnementaux, culturels, institutionnels… L’appréhension du futur impose aux sociétés de faire des choix selon différentes options, parmi lesquelles :

– Avancer au fil de l’eau en naviguant à vue.

– Agir par anticipation en traitant les ensembles sociétaux comme des systèmes complexes à travers des processus réguliers ou cycliques, aléatoires ou chaotiques.

La section prospective a pour ambition d’apporter des éléments de réflexion à l’ensemble des acteurs publics et privés qui président aux destinées de la Guyane. Elle souhaite modestement contribuer à l’éveil des consciences en publiant un livret pédagogique téléchargeable. L’exercice est complexe car la prospective se vit généralement sur un temps long ; la Guyane évoluant très vite, il est probable que les trajectoires imaginées à l’horizon de 20 ans soient déjà une réalité. Alors, il est préférable de mieux « penser et préparer l’avenir plutôt que de le subir » afin de tracer une voie originale. Nous remercions toutes les personnalités et institutions auditionnées qui se sont engagées et impliquées auprès de la section prospective.

 

66 Avenue du Gal de Gaulle

97300 Cayenne

0594 28 96 05 – Fax : 0594 30 73 65

Retrouvez-nous sur www.ceser-guyane.fr

Dossier réalisé par

marthe.panelle-karam@ctguyane.fr,

Cheffe de Cabinet du Ceser Guyane,

avec la rédactrice en cheffe de Régions

avec le concours de Mme Patricia Weimert,
Présidente de la Section Prospective