Jocelyn Jalton élu pour six ans à la présidence du Conseil Economique Social et Régional arrive au terme de son mandat dans le courant du premier trimestre 2018. L’occasion pour lui de dresser un bilan des actions entreprises.

Propos recueillis par Jean-Luc Goubin

Quel a été votre parcours avant votre élection à la présidence du CESER ?

Jocelyn Jalton : Avec ma formation d’ingénieur Agro-développement international, j’ai travaillé en qualité de chef de projet de la réforme foncière de 1981 à 2001 à la SAFER puis à la Chambre d’Agriculture. Après avoir réussi au concours d’attaché territorial en 2001, j’ai travaillé en qualité de DGS Communes de Saint-Louis et Pointe-Noire. Actuellement, je suis administrateur territorial détaché à la Communauté d’Agglomération. Par ailleurs, depuis des années, je suis engagé dans la vie associative et syndicale (vice-président exécutif de la JCE Française en charge des programmes et de la prospective, président de la JCE de Pointe-à-Pitre, membre du C.N. de l’UNSA), une longue expérience qui m’a permis d’intégrer le CESER comme président des affaires sociales, ensuite comme membre du bureau et depuis 2004, comme président. Ce sont les organisations professionnelles, patronales, syndicales ainsi que des associations qui forment le Conseil. Elles désignent en leur sein leurs représentants au CESER pour une durée de six ans.

Quel est le rôle du CESER ?

Son rôle est de formuler des avis et des recommandations sur toutes les politiques publiques régionales et de s’autosaisir de certaines questions concernant les politiques publiques de l’Etat. Il peut également réaliser des études sur tout sujet présentant un intérêt régional.

La représentation au sein du conseil d’organisations patronales et syndicales n’est pas source de difficultés ?

Non au contraire. Nous tenons compte des opinons diverses voire divergentes des salariés, des chefs d’entreprise, des représentants d’associations pour aboutir à des avis consensuels sur de grands sujets et de grands dossiers. Il ne s’agit pas pour autant de faire un agrégat de positions individuelles ou catégorielles, mais de proposer des synthèses qui mettent en évidence l’opinion générale.

Quels sont les sujets qui ont retenu l’attention du CESER ?

Nous avons traité plusieurs sujets importants tels que la question du dialogue social, le dossier de la création de l’Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (ARACT). Nous avons aussi travaillé sur le prix des produits pétroliers, sur l’eau, sur la formation professionnelle, sur la mise en place du service public régional d’orientation et de formation. Nous avons apporté notre contribution aux différentes commissions mises en place au niveau de la Région ou de l’Etat dans tous les domaines qui relèvent de la compétence du CESER et qui concernent le quotidien des Guadeloupéens (la formation professionnelle, l’emploi, le développement économique, les transports et l’énergie).

L’emploi était-il une de vos priorités ?

Evidemment, compte tenu de la situation sociale dans l’archipel. Nous avons travaillé avec les CESER de la zone et les structures de même nature dans la Caraïbe sur le renforcement du capital humain comme source de performance et de croissance. En séminaire avec nos collègues de la Martinique, de la Guyane et de Saint-Martin, nous avons porté une réflexion sur les emplois du secteur informel qui participent au dynamisme de notre tissu économique. Ils sont utiles à la vie quotidienne et pourtant ils n’ont pas la possibilité de s’intégrer dans un statut juridique idoine. Nous avons aussi donné notre avis sur la mise en place du service public de formation et sur les voies et moyens pour relancer la croissance.

Avez-vous le sentiment d’avoir été entendu par la Région Guadeloupe ?

Pour qu’il y ait de l’emploi, il faut de l’activité et des investissements. La Région Guadeloupe a bien compris notre message : l’investissement d’aujourd’hui c’est l’emploi de demain ! Certes, elle n’est pas la seule collectivité à intervenir. Il y a les communes et les intercommunalités. Mais, en tant que chef de file du développement économique, la Région peut exercer un rôle moteur et provoquer un effet d’entrainement sur les autres acteurs publics. Cet effet multiplicateur peut être salvateur et permettre de doper l’emploi dans l’archipel.

 

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